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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Gangsters, #Malcolm Venville
Braquage à New York (Henry's Crime - Malcolm Venville, 2010)

Décidément, entre les traducteurs des titres de film et moi, ce n’est vraiment pas l’entente cordiale.

Quand je lis « Braquage à New York », j’imagine une attaque de banque qui se situe dans la City, dans les environs de Wall Street ou quelque chose comme ça.

Eh bien non ! SI braquage il y a c’est dans l’état de New York qu’il faut l’imaginer.

En effet, pour ceux d’entre vous qui l’ignorent – il n’y a aucune honte à ne pas le savoir, moi-même ne l’ai appris qu’hier (1) – New York (la ville) appartient à l’état de New York dont la capitale est Albany. Et le braquage a lieu à Buffalo, sur la limite Nord de cet état, du côté américain des Chutes du Niagara.

Alors promettre un braquage à New York est un tantinet trompeur, voire une faute professionnelle.

Surtout que le titre original est « Le Crime d’Henry ».

Mais quel est donc ce crime ?

 

Henry Torne (Keanu Reeves) est un homme terne, avec un boulot terne (il travaille à un péage, délivrant tickets et monnaie aux automobilistes), et une vie terne, sans rêve, sans avenir.

Un matin, Eddie Vibes (Fisher Stevens) vient le chercher pour remplacer un joueur de son équipe de football (américain, pas le soccer). Mais il n’y aura pas de match, puisque Vibes utilise Henry pour assurer sa fuite après un braquage (2). Le braquage tourne mal et Henry est arrêté, étant le seul encore présent une fois les autorités sur place.

Condamné à trois ans de prison, une fois la peine accomplie, il décide de réellement braquer cette même banque, n’appréciant pas avoir été condamné pour rien.

 

Encore un film de braquage ? Oui. Il faut dire que depuis Ocean’s 11, on a vu nombre de films sur le même sujet, rivalisant d’astuce et d’intelligence pour aller toujours plus loin dans la surenchère.

Ici, pas de plan extrêmement sophistiqué pour arriver au coffre-fort : un tunnel et hop, on est dans la salle, on prend l’argent et au revoir messieurs-dames.

Enfin ce n’est pas si simple, tout de même : le tunnel vers le coffre (qui existe depuis la Prohibition) débouche de l’autre côté dans un théâtre, ou plus précisément dans la loge d’un acteur principal d’une pièce de Tchekhov.

 

Je vous rassure tout de suite, le braquage aura lieu et sera une réussite, mais peut-être pas de la manière qu’on l’eût imaginé.

Nous sommes essentiellement dans la comédie, le braquage n’étant pas vraiment le centre d’intérêt de l’intrigue. C’est surtout le moyen d’y arriver qui retient toute notre attention, et le rôle déterminant de Max Saltzman (Rien à voir avec Harry), interprété avec brio par James Caan, trop rare à l’écran à mon avis.

Saltzman est un baratineur de génie, retombant toujours sur ses pieds et comme Henry, il va changer : Henry ne pouvant tomber plus bas, il ne devait que s’élever ; mais Max prisonnier volontaire (il refuse toute occasion de sortir) va devoir se réadapter à la vraie vie, faite de responsabilités et de risques.

 

Autre personnage qui va changer : Julie Ivanova (Vera Farmiga). Actrice plutôt minable – elle est surtout connue pour une publicité télévisée peu gratifiante – sa rencontre avec Henry amorce le tournant qui la portera vers d’autres cieux. Henry sera le révélateur de son talent, lui amenant ce qu’il lui manquait pour se révéler pleinement : l’amour.

Mais qui dit théâtre, dit metteur en scène : Darek Millodragovic (Peter « Grimsrud » Stormare). Et encore une fois, Stormare nous campe un personnage improbable mais des plus savoureux : un metteur en scène truculent aux crises fréquentes contre ses interprètes, se considérant le véritable héritier de l’auteur russe, méprisant sans vergogne aucune ces acteurs américains qui selon lui ne comprennent rien.

 

Bref, nous sommes de plain pied dans la comédie, le braquage annoncé n’étant qu’un prétexte pour nous présenter ces personnages plus drôles les uns que les autres. Sans oublier la place de Keanu Reeves en décalage avec ses rôles habituels de jeune premier formidable : Henry est un raté, mais malgré tout, lui aussi changera.

 

  1. J’en fais trop ? OK. Pardonnez-moi.
  2. Ce n’est pas celui du titre.
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