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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Comédie, #Roscoe Arbuckle, #Buster Keaton
La Noce de Fatty (His wedding Night - Roscoe Arbuckle, 1917)

Fatty (Roscoe Arbuckle) travaille dans un drugstore qui, comme son nom l’indique est ce que nous appelons une pharmacie. Et comme dans toute bonne pharmacie américaine qui se respecte, on vend toute sorte de choses, en plus des médicaments. Ici, on peut par exemple se rafraîchir le gosier ou acheter du parfum.

Fatty est amoureux d’Alice (Alice Mann) la fille du pharmacien qui le lui rend bien. Mais ce n’est pas du goût du jeune Al (Al St. John) qui est lui aussi amoureux de la jeune femme. Comme elle est promise à notre Prince of Whales, AL décide de l’enlever. Mais c’est le livreur et modèle d’essayage (Buster Keaton) qui est enlevé à sa place…

 

Bien sûr, le scénario est un prétexte. Ne cherchez aucune vraisemblance ni cohérence : nous sommes là pour rire, et Arbuckle (et ses amis) vont s’y employer. Bien sûr, comme nous sommes encore dans les années 1910, ça ne vole pas obligatoirement très haut : coups de pied au cul et déclinaison de tarte à la crème sont les artifices les plus utilisés. Et Keaton, un tantinet sous employé par rapport au film précédent, nous gratifie d’une seule véritable cascade (une chute de vélo). Par contre, on appréciera sa grâce dans la robe de mariée, même si ce gag peut nous paraître un brin douteux une centaine d’années plus tard. Mais pas tant que ça, puisque cet essayage est pertinent par rapport au « scénario » puisque c’est lui qui se fait enlever.

 

A deux autres occasions, on frôle ce qu’on appellerait aujourd’hui le « politiquement correct » : la femme noire qui vient acheter du parfum et s’appuie sur un écriteau tracé à la craie qui va alors vanter une partie charnue de son corps (1).

Autre élément franchement inconcevable au temps de #metoo et des différentes « drogues du viol », le fait que Fatty profite d’endormir les clientes pour les embrasser (sur la bouche, cela va de soi).  Bien entendu, ce gag n’est absolument plus d’actualité, et on se sent tout de même mal à l’aise devant cette séquence, mais il faut se replacer dans le contexte du film : ça ne gênait personne.

Stroheim utilisera cette pratique dans son formidable Greed, mais dans un autre contexte : pas question de faire rire.

 

Pour le reste, Arbuckle reste Arbuckle, avec sa délicatesse patentée, même si sa façon de servir des milk-shake n’a rien de délicate : il va même jusqu’à utiliser un peigne pour filtrer sa mixture. Et bien entendu, il s’en redonne un coup après…

Bien entendu, on s’amuse autant que le trio du film, même si on peut préférer une autre production des trois stars.

Mais que voulez-vous, il faut bien vivre, et tant que le rire est au rendez-vous…

 

PS : Parmi les figurant·e·s, on notera la présence d’une certaine Virginie Rappe (une des deux jeunes femmes dans la voiture qui fait le plein), dont la mort provoquera la déchéance (injuste) du même Roscoe Arbuckle.

 

  1. Bien sûr, c’est pour faire rire et c’est tout de même assez bon enfant, mais on notera que l’écriture aurait dû se trouver écrite à l’envers !
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