Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Comédie, #Percy Nash
Hobson's Choice (Percy Nash, 1920)

 

Le vieux Hobson (Arthur Pitt) tient un magasin de chaussure, aidé par ses trois filles, Maggie Joan Ritz), Vickey (Joan Cockram) et Alice (Phyllis Birkett). Mais ses filles sont grandes, et il est temps qu’il leur trouve un mari. Le problème, c’est qu’il passe le plus clair de son temps au Moonraker, un pub des alentours.

C’est Maggie qui va prendre les choses en main et faire évoluer la situation en épousant son cordonnier vedette, le timide Willy Mossop (Joe Nightingale) – sans oublier de lui forcer la main, cela va de soi.

 

Alors que le cinéma américain est en train de prendre son envol – grâce à certains maîtres comme Griffith ou DeMille – le cinéma anglais commence à accumuler un certain retard. Et cette réalisation de Percy Nash rend bien compte du décalage qui est en train de se creuser entre le nouveau et le vieux continent. Bien sûr, la Première Guerre Mondiale a laissé des traces, mais dans ce cas-là, comment expliquer l’essor du cinéma allemand à la même période ?

Et en plus, Hitchcock n’en est qu’à ses balbutiements…

 

Il faut tout de même reconnaître que le scénario de Harold Brighouse tient la distance, mais c’est avant tout dû à la pièce originale (et originelle) de W. Courtney Rowden : une trentaine d’années plus tard, une nouvelle adaptation se fera avec Charles Laughton dans le rôle du père Hobson et surtout le grand David Lean à la réalisation.

Mais nous ne sommes qu’en 1920 et l’influence théâtrale de l’intrigue est des plus présentes, jusqu’à doubler exactement les répliques des différents protagonistes : nous sommes en présence d’un théâtre filmé où les intertitres jouent le rôle des phylactères dans les bandes dessinées.

 

Pourtant, les différentes interprètes ont de quoi faire de ce film autre chose que du théâtre filmé, et surtout Joe Nightingale et son Willy Mossop à l’air ahuri. On sent aussi du potentiel chez Arthur Pitt (le père Hobson), tout comme chez Maggie/Joan Ritz, mais rien n’est vraiment exploité.

Du point de vue du montage, et du cadrage, on reste dans une gamme très raisonnable et à part quelques plans rapprochés (peut-on parler de gros plans ?) on reste dans le plan d’ensemble ou américain, avec un (tout) petit montage parallèle que je vous laisse découvrir.

 

Conclusion, on reste sur sa faim devant cette comédie prometteuse, engoncée dans un format théâtral qui la dessert, bridant les différents interprètes et empêchant ce qui aurait pu être une comédie débridée, si elle avait été confiée à quelqu’un comme Frank Capra.

Seulement voilà : en 1920, Frank Capra n’a pas encore commencé à travailler au cinéma. Et surtout, il y a 8765 kilomètres qui séparent Londres de Los Angeles…

 

Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog