« Le geai moqueur* est un croisement du geai bavard (créature nichant dans le district 13) et d’un oiseau moqueur : il répète à l’envie une mélodie entendue, ou, le cas échéant, des bribes de phrase. Il est particulièrement utilisé pour transmettre des messages, qu'ils soient corrects ou erronés. » (Encyclopédie panémienne, volume 7**)
Donc, c’est reparti.
Mais cette fois-ci, fini le temps de l’innocence des Jeux (si on peut parler d’innocence pour de tels jeux…).
C’est le côté politique qui a pris la place du divertissement. La situation se résume en deux points :
- d’un côté le Capitole, dirigé d’une main de fer par Coriolanus Snow (Donald Sutherland, toujours aussi formidablement roué, mais si peu vu) ;
- de l’autre les Rebelles – les « Radicaux », préfère dire ce même Snow, dirigés eux par la présidente Alma Coin (Julianne Moore), chef(fe ?) du district 13, celui dont ne parlait pas car détruit.
Et au milieu de tout ça, Katniss (Jennifer Lawrence) et Peeta (Josh Hutcherson). Mais chacun de son côté : Katniss avec les rebelles, Peeta avec le Capitole.
Il n’y a plus de retour en arrière possible. C’est une lutte à mort entre Katniss et Snow, dont les autres personnages ne sont que les pions dans la partie d’échec que se livrent les deux symboles.
Parce que la situation échappe bel et bien à Katniss, alors que Snow fait ce pour quoi il a toujours été doué : diriger, sans partage, sans condition.
L’intrigue, suivant plus ou moins la trame du roman – je ne l’ai pas lu, alors je ne vous dirai pas ce que je pense de l’adaptation en elle-même – se devait de finir en apothéose avec un mouvement qui va au-delà de ces bêtes Jeux de la Faim. Et c’est aussi bien d’ailleurs, le concept de jeu où il ne doit en rester qu’un a fait long feu. Déjà, dans l’épisode précédent, le côté barbare du « divertissement avait été un tantinet édulcoré : on s’y tuait, mais moins visiblement.
Bien entendu, quand on voit les Rebelles, on pense à d’autres films :
- la saga Guerre des Etoiles, avec cette lutte contre un empereur omnipotent et autocratique et ses adversaires eux aussi dénommés « rebelles » ; ainsi que le côté duel de la situation avec des gentils dirigés par une femme et des méchants par un homme ;
- la trilogie Matrix, avec ses vaisseaux et l’espoir porté par un personnage pour une poignée de révoltés (nombreux tout de même…) contre l’ordre établi ;
- le tout dans le décor de Brazil, du génial Terry Gilliam.
Mais nous sommes dans un registre classique, alors la trame l’est autant : nous arrivons à un climax.
La situation qui semblait s’améliorer (c-à-d. : les Rebelles semblent prendre le dessus) se détériore (finalement ils ne prennent pas tant que ça le dessus), et il n’y a pas d’autre issue que de faire un dernier épisode, histoire de clore définitivement la série.
Un film de transition, donc :
On y apprend de nouvelles choses, on découvre la face cachée des districts (ou plutôt enfouie) et on emmagasine des informations indispensables à la résolution de l’intrigue.
Vivement la fin, alors… Même si on peut raisonnablement la deviner !
PS : C'est pendant le tournage que l'immense Philip Seymour Hoffman s'est éteint, amenant quelques légères modifications dans l'intrigue.
*Titre original
**Non, je rigole, j’ai inventé