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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Sergio Leone, #Clint Eastwood, #Western
Le Bon, la brute et le truand (Il Buono, il brutto, il cattivo - Sergio Leone, 1966)

Trois hommes viennent débusquer un quatrième.

Malheureusement pour eux, c’est ce dernier qui les élimine.

Il s’appelle Tuco (Eli Wallach). Le Truand.

Un homme grand aux yeux de fouine arrive dans une famille.

Il cherche des informations. Accessoirement, il tue le père et le fils aîné.

Il s’appelle Angel Eyes (Lee van Cleef). La Brute.

Un grand blond aux yeux plissés monte un marché avec Tuco :

il le livre à la potence puis le libère. Il n’a pas de nom, seulement un sobriquet : Blondie. (Clint Eastwood). Le Bon.

Sergio Leone termine son cycle avec Clint Eastwood, cet homme sans nom véritable, juste un diminutif (Joe) ou des surnoms (Manco, Blondie). Le film est tourné encore une fois dans la province d’Almeria avec, bien entendu, le désert de Tabernas. [Sans oublier l'incontournable Mario Brega]
Mais il termine par le commencement. Dix ans (à peu près) avant Pour une Poignée de dollars (qui se passait au moins en 1873). Nous sommes en pleine guerre de Sécession, et le paysage et les villes sont ravagés par ce conflit.

 

Mais si les Etats sont partagés en deux camps, il n’en va pas toujours de même des hommes. Et les trois protagonistes principaux changent de camps en fonction des occasions, pas toujours bonnes, d’ailleurs. Leur véritable patrie : le dollar. Et tout est bon pour y arriver.

Mais Tuco et Blondie, avec leur combine à 3000 $ sont plutôt des petits joueurs face aux 200.000 $ que recherche Angel Eyes. Mais, et c’est là que le film prend tout son intérêt, les deux petits magouilleurs vont se retrouver, malgré eux à la recherche du magot.

 

Dans ce troisième opus, on sent que Sergio Leone maîtrise encore plus son sujet. Les plans sont de plus en plus rapprochés jusqu’à ne contenir que les yeux des personnages : plissés pour le Bon, fuyants pour la Brute et inquiets pour le Truand. Le tout avec la musique sublime d’Ennio Morricone, maintenant indispensable à l’alchimie des films. Le ton musical est en parfaite adéquation avec le sujet. Et le thème principal, mêlant voix et instruments à un léger côté » comique, renforcé par le personnage de Tuco, qui est certes un affreux (« ugly » comme dit le titre international, « cattivo » à l’origine, soit le méchant, le mauvais), mais a un rôle tout de même comique dans ses imprécations et son versant hypocrite. On retrouvera un peu de Tuco dans Juan Miranda (Il était une Fois la Révolution). Ses rapports avec Blondie sont du même acabit.

Seul Angel Eyes est toujours sérieux, voire froid, ce qui le rend encore plus redoutable. Il est la véritable brute du titre.

 

Quant au « Bon », on peut se demander pourquoi il a droit à ce qualificatif. En effet, son petit marché avec Tuco (qu’il répète avec un certain Shorty) n’est pas à proprement parler honnête. Encore une fois, il s’agit du même homme que dans les deux films précédents : c’est avant tout un tueur, appâté par l’argent. Mais une scène le rachète pour toutes ses mauvaises actions : dans une chapelle délabrée, un jeune soldat sudiste est en train de mourir. Il s’approche, le couvre de son manteau et lui offre quelques bouffées de son cigare. C’’est trois fois rien, mais c’est tout de même cette séquence qui lui donne son nom. De plus, il remplace son manteau par un poncho qui traînait près du jeune soldat, un poncho rouge et or, qu’il enfile par-dessus la  tenue que lui avait donnée Angel Eyes : chemise bleue, veste de mouton, pantalon noir.

 

Avec le poncho, il porte maintenant la tenue qu’on lui connaît depuis le premier opus : il peut donc entrer dans la légende, et accessoirement faire une apparition dans Retour vers le Futur…

Le cycle est terminé et comme tous les cycles, il tourne continuellement, il n’a ni début, ni milieu, ni fin : Blondie/Manco/Joe abandonne la Brute et le Truand, et s’en va…

…vers les deux autres films.

 

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