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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Télévision, #Série, #Drame, #Niccolò Ammaniti
Le Miracle (Il Miracolo - Niccolò Ammaniti, 2018)

 

Décidément, les ennuis s’accumulent autour de Fabrizio PietroMarchi (Guido Caprino), le Président du Conseil. Ca s’amoncelle, ou plutôt comme disait mon oncle Jean-René : « Ca s’accumoncelle. »

En effet, le pays (l’Italie, bien entendu) est à la croisée des chemins : va-t-il rester dans l’Europe ? Un referendum prochain (dans une semaine) doit répondre à cette question cruciale. Alors quand le général Votta (Sergio Albelli) requiert immédiatement sa présence, qu’il ne peut pas tout expliquer au téléphone, il s’inquiète.

Et il y a de quoi. Dans une piscine vide et abandonnée, on a trouvé une statue de ma Madone. Mais ce n’est pas tout. Elle a beau être en plastique, elle pleure, sans qu’on puisse expliquer pourquoi. Mais surtout, ce sont des larmes de sang !

Voilà déjà 600 litres qui ont été récupérés…

 

On n’est jamais mieux servi que par soi-même. C’est ce qu’a (peut-être) dû penser Niccolò Ammaniti, qui s’est entouré de quelques professionnels du genre pour créer ce Miracle télévisuel : création de l’histoire, co-scénario (avec  S. Bises, F. Manieri & F. Marciano) & co-réalisation (avec F. Munzi & L. Pellegrini), et un peu de production au début…

Le résultat : huit jours qui ébranlent l’Italie sur ses bases, mêlant politique, religion et un soupçon de truanderie.

Et en plus, c’est assez formidable !

Parce que Ammaniti a conçu la série comme un de ces romans qui mêlent plusieurs histoires semble-t-il disparates mais qui se rejoignent à un moment : le « cercle rouge » cher à Melville !

 

Pendant que Fabrizio désespère, Marcello (Tommaso Ragno) a une crise foi : prêtre, il abuse (lui aussi) des jeunes filles et s’adonne aux jeux d’argent. Mais Marcello a assisté le père Fabrizio quand ce dernier mourait, alors le Président fait appel à lui : c’est la Révélation, fini de vivre dans le pécher. Enfin presque.

De son côté, le fils ravi de Salvo (Alessio Praticò), Nicolino ramène la (très) jeune Beatrice, morte. Bien sûr, on pense que c’est le jeune garçon qui l’a tué.

Et puis il y a Sandra (Alba Rohrwacher) une chercheuse militaire dont la mère se meurt et qui se dit que le sang qui coule est peut-être vraiment miraculeux…

Bref, c’est assez compliqué, et en plus il faut ajouter les infidélités de Sole (Elena Lietti), la femme Fabrizio !

 

Mais il n’y a pas que les différents imbroglios (imbroglii ? c’est italien pourtant) de l’intrigue pour nous tenir en haleine. Le jeu des différents interprètes est à la hauteur de l’enjeu, et si la plupart sont des inconnus (pour moi), il est dommage qu’ils le restent. Tommaso Ragno est un prêtre indigne à souhait, et la façon dont Ammaniti (& C°) le présente rappelle ces courtes histoires qui basculent à la fin.

De même le jeu de la (très) jeune Sara Ciocca (Alma, la fille de Fabrizio), entre sincérité et fourberie, est d’une très grande justesse. Amenant un doute final sur son véritable rôle : maladresse ? Jalousie ?

Sans oublier Sergio Albelli, tenaillé entre le secret d’état et la volonté de révéler ce miracle peu extraordinaire. Parce que, le seul miracle qui compte, et c’est Marcello qui le dit, c’est celui de Lazare (1).

C’est d’ailleurs ce général qui aura le dernier mot, pendant le mariage de sa mère de 86 ans.

 

  1. Tous sauf Lazare est d’ailleurs le titre du second épisode.

 

 

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