Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Curtis Hanson
In her Shoes (Curtis Hanson, 2005)

Deux sœurs.

L’une blonde, insouciante et un tantinet portée sur la boisson : Maggie (Cameron Diaz).

L’autre sérieuse, avocate et surtout célibataire : Rose (Toni Collette).

Mais si la plupart du temps Rose aimerait se débarrasser définitivement de Maggie, elle ne le peut, ne pouvant pas, malgré tout, vivre sans elle.

Par contre, quand Maggie couche avec Jim (Richard Burgi) – qui sortait avec Rose – c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Maggie est virée de chez elle et s’en va à la rencontre d’une improbable grand-mère – Ella (Shirley MacLaine) – dont  elle n’a aucun souvenir, en Floride, dans une « résidence de séniors actifs », comme on dit…

 

C’est une comédie tout en finesse que nous propose là Curtis Hanson. Et il se base sur un duo étonnant et complémentaire : la blonde écervelée Cameron Diaz et la brune sérieuse Toni Collette. Bien que la blonde Cameron ne soit réellement l’aînée que de quelques semaines, c’est tout de même la brune Toni qui joue la sœur aînée.

Bien sûr l’opposition de style est l’un des ressorts comiques du film, et la séquence de présentation des deux jeunes femmes donne le ton : d’un côté Maggie, ivre, qui embrasse passionnément un ancien de son lycée lors d’une soirée de retrouvailles, dans les toilettes, avant de vomir du fait de la trop grande consommation d’alcool, amenant ainsi un certain désintérêt de son compagnon qui la plante là ; de l’autre une jeune avocate un tantinet complexée, qui réussit enfin à sortir avec un de ses collègues, prenant même une photo de lui endormi, histoire de prouver que les choses arrivent réellement !

Bref deux sœurs complètement antinomiques, malgré les liens du sang.

 

Mais cette opposition naturelle s’explique aussi par une histoire familiale compliquée (1), avec une mère décédée dans un accident de voiture. Accident qui pourrait en outre ne pas en être un.

Mais cette rupture est salutaire : en effet, loin de les éloigner – physiquement et moralement – elle va les rapprocher, voire se retrouver, et surtout mettre un terme à une vingtaine d’années de silence familial.

Et on prend somme toute beaucoup de plaisir à voir cette relation se reconstruire, et surtout ces deux femmes, insatisfaites au bout du compte, trouver enfin un sens à leur vie. Mais cela n’excuse tout de même pas le fait d’avoir couché avec le copain de sa sœur !

 

Quoi qu’il en soit, c’est un de ces films qui vous amène le sourire aux lèvres et vous le fait garder, les oppositions sur plusieurs niveaux amenant chacun vers une espèce de rédemption, après toutes ces années d’incompréhension qui ont suivi la mort de la mère.

Outre l’opposition entre les eux sœurs, on en trouve d’autres à différents niveaux :

  • l’âge : avec la grandmère Ella d’une autre époque peut-être, mais certainement pas aveugle sur ce qu’il se passe réellement chez les deux sœurs, et en particulier Maggie, qui est tout sauf une ravissante idiote, malgré ce qu’elle pense.
  • Les liens familiaux : avec la bellemère Sydelle Feller (Candice Azzara) qui a marié leur père et qui a une autre fille fôôôrmidâble, et qui a tendance à imposer ses idées aux autres ; et entre le père et la grand-mère, qui aimèrent la même personne, mais de façons différentes, persuadés l’un et l’autre d’avoir raison.

 

Et au final, on se dit que ce n’était pas complètement une mauvaise idée d’avoir couché avec Jim. Parce que tout ce qui en découle est de loin plus intéressant que ce qui aurait pu être : chacun en ressort grandi, à quelque niveau que ce soit, laissant alors le sourire (voir ci-dessus) s’épanouir durablement sur le visage des spectateurs.

PS : le titre In her Shoes peut se traduire littéralement « dans ses chaussures » mais plus judicieusement « à sa place ». Et le leitmotiv constitué par les chaussures à longueur de film – et surtout le fait que Maggie pioche toujours dans la collection de Rose – méritait qu’on ne le traduise pas pour l’exploitation française.

 

PPS : parmi les résidents de Floride, un professeur de littérature interprété par Norman Lloyd (2), véritable catalyseur de la transformation de Maggie.

 

[NB : une référence à Rocky (1975) s’est glissé dans le film : la retrouverez-vous ?]

 

  1. Comme dans beaucoup de familles, non ?
  2. celui qui tombe de la Statue de la Liberté dans Saboteur, et qui vient de fêter le 8 novembre dernier, ses 104 ans !
Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog