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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Science-Fiction, #Oliver Hirschbiegel
Invasion (The Invasion - Oliver Hirschbiegel, 2007)

Carol Bennell (Nicole Kidman) est psychanalyste, vit seul avec son fils Oliver (Jackson Bond) depuis son divorce d’avec Tucker Kaufman (Jeremy Northam).

Ce dernier, suite à une catastrophe aérienne – une navette spatiale qui a explosé en plein vol – a contracté un virus déshumanisant.

Mais ce virus n’en est pas un: il s’agit d’une tentative de domination de la terre par des extra-terrestres qui se sont introduits sur la planète à travers la navette. Progressivement, ils vont prendre possession des humains qu’ils rencontrent en leur inoculant leur soi-disant virus. Ensuite, il suffit de s’endormir : quand on se réveille, on ne se rend compte de rien et il est trop tard…

 

Bien sûr, on pense à l’Invasion des profanateurs de sépultures, la première version de Don Siegel du roman de Jack Finney. Et c’est tout à fait normal : le générique de fin nous annonce qu’il s’agit d’une nouvelle version (la troisième depuis 1956) de cette intrigue on ne peut plus angoissante (1). Mais ce qui faisait – un peu tout de même – le sel des différentes versions antérieures, c’étaient les cosses géantes. Ici, elles ont disparu au profit d’un virus très agressif dont on peut voir la progression dans le corps de Carol à mesure qu’elle s’endort.

Mais la grande différence, c’est le sexe du narrateur qui devient une narratrice. Ou tout du moins, c’est du point de vue d’une femme que se place l’intrigue. Mieux même, du point de vue d’une mère. Elle est le centre de l’attention et ce sont les hommes qui gravitent autour d’elle. Outre son fils et son ex, on trouve deux autres hommes importants : Ben Driscoll (Daniel Craig) et le docteur Stephen Galeano (Jeffrey Wright). On notera par ailleurs que ces deux derniers acteurs sont aussi ensemble à l’affiche des deux James Bond qui ont encadré ce film : Casino Royal un an avant et Quantum of Solace l’année suivante. Et encore une fois, c’est Jeffrey Wright qui se contente du second rôle.

 

Mais bien sûr, c’est Nicole Kidman qui prend – fort justement – toute la place, montrant qu’on n’a pas besoin d’être un homme pour sauver la situation – il y a encore des gens qui ne l’ont pas compris – et surtout le monde entier. Parce qu’encore une fois, c’est l’Amérique qui sauve le monde, ou en tout cas, c’est ainsi que cela nous est présenté. La fin ouverte de Siegel ou la tragique de Kaufman (1978) ont disparu pour revenir à un dénouement heureux comme l’avait imaginé Finney originellement, mais sans tout ce qui concerne les cosses (2).

 

Le film est bien rythmé, le montage est dynamique sans pour autant nous abreuver de cadrages surmultipliés ni de ralentis briseur de tempo. Bref, c’est efficace et bien enlevé. Malgré tout, je reste un grand fan du film de Siegel et de son aspect beaucoup plus naturel et donc bricolé, les quelques séquences numériques montrant l’évolution du virus dans le sang de Carol n’apportant pas grand-chose à l’intrigue : on aurait très bien pu s’en passer, surtout que les explications de Galeano sont claires et précises. Autant les placer à ce moment d’explications et se concentrer sur la situation externe de nos personnages.

 

Quoi qu’il en soit, on passe un moment fort agréable avec Carol et Ollie (Oliver) et toute cette histoire de virus a un écho fort actuel aujourd’hui, alors que continue de se propager le Covid-19. On retrouve les mêmes files interminables de gens qui attendent et des autorités – à la solde des extra-terrestres – qui rassurent la population en minimisant les risques encourus.

Pour le reste, rien de bien nouveau. On retrouve le même couplet tantinet pessimiste sur ce qui fait que l’homme est homme et donc, bien entendu, ses imperfections…

Je reste tout de même convaincu que la version Siegel avec ses aspects de propagande anticommuniste reste la plus pittoresque et par là-même la plus intéressante.

 

  1. Sur les quatre films je n’ai manqué – pour l’instant – que celui de 1993, réalisé par Abel Ferrara.
  2. Hélas ?
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