Réjouissant.
C’est le qualificatif qui me vient naturellement après le visionnage de ce nouveau volet du jeu Jumanji. Et pourtant, ce n’était pas gagné : j’avais peu envie de le voir !
Rappelez-vous : dans le film de Joe Johnston, des jeunes gens se lançaient – légèrement au début puis beaucoup moins – dans une partie de Jumanji qui avait la particularité d’insérer les écueils dans la vraie vie. En prime, un jeune garçon qui avait commencé une partie quelques décennies plus tôt les rejoignait.
Ici, c’est (presque) pareil.
Jake Kasdan (le fils de Lawrence) reprend les mêmes ingrédients et ouvre avec le jeune Alex (Mason Guccione/Nick Jonas) qui commence la partie. Puis nous avons un saut dans le temps et nous retrouvons un quarteron vedette, ceux qui reprennent la partie : Spencer (Alex Wolff/Dwayne Johnson), Fridge (Ser’Darius Blain/Kevin Hart), Bethany (Madison Iseman/Jack Black) et Martha (Morgan Turner/Karen Gillan).
Mais attention, alors que le film de Johnston utilisait un jeu de plateau traditionnel avec pions qui se déplacent, ici c’est une version numérique avec une console.
Et alors que les incidents arrivaient dans le monde des joueurs, ici ce sont les joueurs qui sont envoyés sur place, dans cette jungle hostile annoncée par le titre.
C’est d’ailleurs le passage dans le monde virtuel (et pourtant bien réel !) qui est la source du comique du film. En effet, on rit souvent des différents décalages entre ces adolescents livrés à eux-mêmes dans des corps d’adultes. La palme revenant à Bethany qui devient un homme, avec des petits désagréments absolument inattendus : le fait d’uriner en fait partie…
Et on peut alors savourer le jeu de Jack Black (toujours aussi bon d’ailleurs) dans ce rôle transgenre : jouer une jeune fille quand on est un adulte plutôt épais et de surcroît barbu sans tomber dans la caricature mérite d’être distingué.
L’autre bonne surprise, c’est Dwayne Johnson et ses gros biscoteaux. IL interprète le joueur aventurier sans faiblesse, celui qui permet de gagner la partie, mais avec un handicap certain : Spencer, dans la vraie vie est un « nerd », une espèce d’intello à la connotation péjorative.
Et surtout, le vrai Spencer est un empoté, surtout auprès des filles. On retrouve alors ce décalage sur le grand corps fort et musclé de l’ancien catcheur.
Bref, ce décalage permet au film de virer dans la comédie et de tenir son rang par rapport au film de 1995. Bien sûr, les effets numériques ajoutent au spectacle mais ce n’est pas dans ce domaine que le film est le plus intéressant.
Kasdan dépoussière le thème et s’en tire très bien, amenant la comédie là où on ne l’attendait pas, en utilisant avec bonheur les ressorts du jeu vidéo (nombre de vies, caractéristiques…).
On s’amuse de ses ados un peu empêtrés dans cette histoire tout en vivant certains éléments de leur âge qui ne sont pas obligatoirement très agfréables, surtout devant les autres : le baiser entre Martha/Gillan et Spencer/Johnson vaut à lui seul le déplacement.
Alors allez-y, oubliez le film de Johnston et régalez-vous de cette comédie dont la grande prétention est de faire rire : elle y parvient !