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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #John Ford, #Western
Pour son Gosse (Just Pals - John Ford, 1920)

Norwalk, à la limite entre le Wyoming et le Nebraska, au début XXème siècle.

La vie s’écoule normalement, voire paisiblement dans cette ville frontalière. Chacun s’occupe selon ses qualification : le shérif (Duke R. Lee) reste vigilant ; Miss Bruce, l’institutrice, enseigne, et Bim (Buck Jones) regarde les autres travailler, fatigué de les voir autant trimer.

Bill est un gamin errant, voyageant de ville en ville, passager clandestin des chemins de fer.

Evidemment, leur rencontre était inévitable. Ce sont eux, les deux amis du titre original.

Bim trouve la jeune institutrice très à son goût, mais elle est déjà plus ou moins fiancée à Harvey Cahill (William Buckley), le banquier, qui se révèle être un homme assez louche.

 

Pas besoin d’aller jusqu’au bout du film pour en connaître l’issue : Bim va épouser l’institutrice et le méchant banquier sera châtié. Oui. Et non. Tout d’abord parce que la première option n’est que suggérée, quant au châtiment, on n’en voit rien.

Mais le plus important, c’est l’atmosphère du film. Nous sommes chez John Ford (qui signait encore Jack), et on assiste à l’installation de ce microcosme qui fera le sel de ses films futurs.

On y trouve des femmes fortes, et un vieux shérif auquel il ne manque que la boisson (la Prohibition a été mise en place l’année précédant le film), et l’incontournable bagarre, ici opposant des enfants entre eux.

C’est un western qui se situe à la fin de la conquête de l’Ouest, dans la période où la civilisation gagne de plus en plus les petits villages : les chapeaux de cow-boy laissent la place à ceux des villes ; une voiture apparaît et fait une sortie de route, alors que les bandits se déplacent toujours à cheval…

 

On trouve donc deux femmes fortes : une mère qui récupère vigoureusement son fils qui se bat. L’autre, c’est la tante de Miss Bruce. C’est une femme douce et qui s’occupe bien de sa nièce, mais qui sait faire régner l’ordre chez elle, et qui n’hésite pas à utiliser la manière forte  pour que le shérif se découvre en sa présence.

Le shérif, d’ailleurs est un pur personnage fordien. Il est affublé d’un bouc démesuré (un peu comme celui du shérif alcoolique dans Tintin en Amérique) et n’a qu’une phrase à son lexique – « La Loi va s’en occuper » – qu’il répète à tout bout de champ, quelle que soit la situation, mais, chose amusante, de façon pertinente.

 

Et bien entendu, il y a Bim. Il est jeune, paresseux mais courageux et surtout généreux : c’est le jeune homme qu’on retrouve toujours dans les westerns de cette époque (The iron Horse, The covered Wagon…).

C’est bien entendu lui qui va résoudre les situations difficiles. Par contre, il sera confronté à la bêtise humaine, couplée au savoir-faire ancestral des pionniers américains : une première fois, soupçonné de vol, il est éconduit sur un rail (il ne manque que les plumes et le goudron), et une deuxième fois, « pris » en flagrant délit d’attaque à main armée, c’est carrément le lynchage qu’il évite de justesse, sauvé par Bill, dont il se sent responsable (les deux accusations étant à chaque fois fausses).

 

L’association de Bim et Bill fonctionne admirablement. Il y a une similitude – sinon une parenté – entre les deux amis du titre. Tous les deux ne sont pas des grands amateurs de l’école ni de la toilette, mais sont tout de même des personnes pleines de ressources. Leurs destins devaient se croiser et chacun sera gagnant dans cette relation. Chaque évolution positive profitera aux deux. Le tout avec l’humour qui caractérise John Ford quand il s’agit des choses quotidiennes.


Et tout ça un an avant que Chaplin sorte Le Kid

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