Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Comédie, #Clarence Brown, #Norma Talmadge
Kiki (Clarence Brown, 1926)

Kiki (Norma Talmadge) vend des journaux à la sauvette, devant l’entrée des artistes des Folies Barbès. Cet établissement hautement culturel est dirigé par le séduisant Victor Rénal (Ronald Colman) et a pour vedette sa maîtresse, Paulette Mascar (Gertrude Astor).

Bien évidemment, Kiki est amoureuse de Rénal et profite d’une série de quiproquos pour se faire engager dans la revue, suite à une défection.

Malheureusement pour elle, la première est une catastrophe et elle est remerciée.

Malheureusement pour lui, elle n’a plus d’endroit où aller et il doit la garder chez lui…

 

En 1926, Norma Talmadge est au fait de sa gloire et c’est un scénario sur mesure qui lui est proposé ici, d’après une pièce de théâtre d’André Picard. Et on peut dire que pour du sur mesure, cela lui va vraiment comme un gant ! Non seulement elle est une grande actrice (je l’ai déjà annoncé ici) mais en plus, elle nous fait rire.

Et Clarence Brown, qu’on a connu beaucoup plus sérieux dans ses intrigues semble prendre un réel plaisir à tourner cette comédie, y mettant la même application que pour ses sujets dits « sérieux ». (1)

Non seulement les images sont (encore une fois) bien léchées, mais en plus les différents interprètes sont au meilleur de leur art, même Marc McDermott qui réussit à ne pas mourir dans la première demi-heure.

 

Certes, c’est un Paris de carton-pâte et qui ressemble beaucoup à Hollywood ou Los Angeles : n’étaient-ce les enseignes en français, on s’y croirait presque ! Mais comme toujours dans ces cas-là (2), la très grande majorité des séquences se déroulent en intérieur. Mais à la différence d’autres pièces filmées, Brown réussit à varier les endroits, même si la plupart du temps nous restons chez Rénal. C’est d’ailleurs quand on arrive chez lui que la comédie se débride et s’installe définitivement.

Norma Talmadge est magnifique et extrêmement drôle, d’autant plus que Colman reste imperturbable, bien que son personnage ne soit pas indifférent à cette jeune femme naturelle qui vient de débarquer chez lui.

 

« Naturelle » est ce qui qualifie le mieux la personnalité de Kiki et la grande Norma, parvient à nous faire oublier qu’elle n’a plus vingt ans en composant un personnage tout en jeunesse. C’est quand la tragédie va – pendant un court instant – essayer de s’immiscer dans cette intrigue qu’elle ne peut cacher qu’elle a dépassé la trentaine. Mais cet instant est si fugace qu’on l’oublie aussi vite qu’il est venu et on se réjouit de cette jeune femme fraîche et nature qu’on ne peut qu’adorer.

Mais comme d’habitude, une actrice n’est grande que si ses partenaires le sont aussi et c’est le cas ici (Ronald Colman est toujours formidable, alors…), avec une mention spéciale pour George K. Arthur (Adolphe, le serviteur de Rénal), d’une drôlerie p^phénoménale. Son antagonisme avec Kiki est très réjouissant et les différentes interventions de Colman-Rénal dans cette opposition accentuent l’effet comique de chaque situation. Un régal.

 

Avec Kiki, Clarence Brown nous montre que lui aussi sait manier tous les genres, le tragique (ce que nous savions déjà, comme le comique avec toujours le même souci esthétique et la rigueur qui a fait la force de ses autres réalisations.

Ce fut sa seule réalisation avec Norma Talmadge, mais alors quelle rencontre au sommet !

Dommage qu’il n’y en eût pas d’autre…

 

  1. Faire rire est une entreprise très sérieuse !
  2. C’est une pièce de théâtre, à l’origine, ne l’oublions pas.
Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog