J’ai déjà parlé ici de ce film, vous pouvez d’ailleurs aller consulter ce que j’avais écrit ici.
Mais j’ai eu le plaisir de voir la restauration en 4k (1) réalisée par une intelligence artificielle.
C’est absolument extraordinaire.
Tous ces gens un tantinet voilés reprennent vie sous nos yeux. On a le temps de distinguer les traits des visages, de scruter le visage du jeune garçon qui regarde la caméra, légèrement interloqué par la présence de cet appareil à cet instant.
Ces gens qui étaient un peu plus que des formes redeviennent des individus et c’est bien une (courte) tranche de vie à laquelle nous assistons : l’effervescence de cette arrivée tant attendue : pour ceux qui attendaient sur le quai comme pour ceux qui avaient hâte que leur voyage se termine.
Et l’autre facteur d’importance dans cette restauration concerne la vitesse de défilement des images, ramené à une allure beaucoup plus naturelle.
Certes, on se précipite, mais il en a toujours été ainsi quand un train atteignait une étape, et on peut encore observer ce même phénomène lors des arrêts-minutes (2).
Autre élément marquant qui est accentué par la netteté retrouvée (3) : les différentes tenues portées par les voyageurs. C’est un festival de belles tenues, des femmes portant robes à fanfreluches et des hommes à l’élégance raffinée (toujours ce même jeune homme).
On peut s’étonner aujourd’hui de ces beaux affiquets dans une gare, alors qu’il ne semble pas que ce film fut tourné un dimanche.
C’est alors oublier un fait important à cette époque : prendre le train n’était une habitude. C’était un événement en soi et comme pour tous les événements et autres sorties dans le monde, on se devait d’être bien mis.
Et si j’insiste sur ces éléments, c’est parce que la restauration nous permet – enfin – de bien voir comment étaient habillés ceux qui ne sont plus seulement des ombres mais de véritables êtres humains affairés dans une situation qui, malgré la vétusté du train, reste tout de même très actuelle.
Par contre, je ne peux que condamner LA faute de mauvais goût de cette entreprise : une sonorisation inutile et surtout un tantinet insultante : sommes-nous idiots au point de ne pas être capables de voir un film muet sans ajout de son ?
Et entre nous, qu’est-ce que cela apporte : le seul intérêt de ce nouveau film réside dans la beauté et surtout la netteté des images et non dans une artificialisation qui se veut encore plus réaliste.
- 4096 pixels de résolution
- Qui portent très bien leur nom !
- Les différentes projections de ce film primitif nous ont amené une copie légèrement floue due à l’usure naturelle de la pellicule.