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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Policier, #Drame, #Gangsters, #Biopic, #Jean-François Richet
L'Ennemi public n° 1 (Jean-François Richet, 2008)

« Alors, Mesrine d’un côté, Boulin de l’autre, un partout, la balle au centre ! » (Coluche)

Il faut dire que le matin du 2 novembre 1979, le suicide du second faisait la une en France. Mais pas pour longtemps... comme le prédit Broussard (Olivier « Coquelin » Gourmet).

Nous retrouvons donc Jacques Mesrine (Vincent Cassel, toujours) en 1973, à nouveau en prison et en attente de procès. Ce procès sera sa troisième occasion d’évasion, avant d’être repris par le commissaire Broussard dans une séquence – véridique – haute en couleur.

Et puis la fuite en avant se termine donc le 2 novembre, là où avait commencé la première partie.

 

C’est une suite du même calibre que le film précédent : Vincent Cassel va au-delà de l’interprétation, il est Mesrine. Il a même pris vingt kilogrammes pour avoir le même gabarit que son modèle au moment de sa fin. A ses côtés, quelques personnages plus ou moins pittoresques mais qui amènent tout de même la véritable réalité de Mesrine : il est seul et même dans la mort, Sylvia (Ludivine Sagnier) ne le suit pas.

C’est donc cette cavale sanglante que nous allons vivre dans cette seconde partie. Si le ton est le même, l’histoire a évolué. Mesrine s’est empâté, et surtout, il passe la plus claire partie de son temps en prison. Et comme nous ne sommes plus dans l’USC de Saint-Vincent-de-Paul, peu de choses à montrer. Sauf, bien sûr, la dernière évasion. Plus spectaculaire qu’au Québec, et toujours en pleine lumière !

 

Jean-François Richet termine, à nouveau de main de maître, l’histoire qu’il a commencée à nous proposer un mois plus tôt, restant au plus près de son personnage principal sans toutefois en faire un héros. Même son procès, dans lequel Mesrine veut se mettre le public dans la poche en plaisantant, n’a pas la force que pourra avoir celui de Goldman dans le film homonyme quinze ans plus tard. Pour deux raisons : tout d’abord l’aspect politique de Goldman, alors que Mesrine a tendance à mépriser les politiques, et aussi l’aspect occasionnel de Goldman en tant que truand, alors que « Monsieur Jacques » est un gangster qui s’assume.

Et Richet passe vite dessus, se concentrant plutôt sur ce qu’il va se passer après : la dernière évasion.

 

Attention, Richet nous prévient une deuxième fois en ouverture du film : ce n’est pas la vérité. Seulement une réalité (plausible) concernant son personnage. Parce que s’il a bénéficié de complicités – indispensables – pour pouvoir récupérer des armes dans la prison (c’est quand même la Santé !), il y a peu de chances que ce soit son avocate (Laure Marsac) qui les lui aient apportées…

Qu’importe donc, le spectacle doit continuer (1) et nous assistons donc à une nouvelle séquence d’anthologie (pour Mesrine).

 

Et puis tout se termine là où cela a commencé, avec la séquence d’ouverture plus fournie et surtout avec un seul point de vue à chaque fois : une seule caméra si vous préférez. Et s’il réutilise certains plans, il en ajoute d’autres, en rapport avec la véritable situation de la rue Belliard (où était planqué le truand) : les différentes planques de la police qui le suit pas à pas lors de son dernier jour.

Puis, vient l’exécution attendue. Sans pour autant excuser Mesrine pour « l’ensemble de son œuvre », Richet a tout de même tendance à privilégier l’aspect peine de mort étatique. En effet, alors que la fois précédente, nous en étions restés à la bâche qui se soulève et les mitrailleurs qui apparaissent, cette fois-ci, nous avons droit à la mise à mort brute voire brutale. Et ce qui fait pencher la balance du côté de la peine capitale (sans jugement), c’est le coup de grâce accompli par un policier qui ouvre la portière de Mesrine et lui tire dans la tête.

Là encore, nous sommes au cinéma. Par contre, nous avons tout de même droit à la version Broussard qui annonce qu’on a procédé à une sommation avant de l’abattre. Soit j’ai mal entendu, soit il n’y en a pas…

 

Un dernier mot enfin sur un regret exprimé plus tôt sur ce site (janvier 2022).

Quarante ans avant le film de Richet sortait un autre film de gangsters, sur un autre « ennemi public n° 1 » : La Bande à Bonnot de Philippe Fourastié. Au contraire de son aîné, Richet brosse avec beaucoup de justesse, de profondeur et surtout de pertinence cette époque et ce(s) personnage(s).

 

Magnifique.

 

PS : Un regret toutefois. On ne répond pas à ma question à propos du film précédent. La séquence qui voit Guido-Depardieu & Paul-Lellouche se faire tuer est superflue. C’est juste une sortie de scène, qui n’a plus rien à voir avec le personnage central. Un petit mot de Mesrine aurait peut-être été le bienvenu…

 

  1. "The show must go on", que voulez-vous (comme disent les British) !
2 novembre 1979, Porte de Clignancourt.

2 novembre 1979, Porte de Clignancourt.

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