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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Politique, #Pierre Schoeller, #Michel Blanc
L'Exercice de l'Etat (Pierre Schoeller, 2011)

Une organisation secrète qui semble sortie tout droit des Cigares du Pharaon, avec cagoules sombres sur la tête. Une femme nue qui prend des poses lascives avant de s’engouffrer dans la gueule d’un crocodile… Mais ce n’est qu’un rêve, celui de Bertrand Saint-Jean (Olivier « Cyrano » Gourmet), ministre des transports dans un gouvernement de droite (1), mais encore attaché à l’idée de service public.

Saint-Jean est appelé de nuit : un autocar a versé dans le ravin et on déplore de (trop) nombreuses victimes, dont des adolescents. Saint-Jean est en première ligne. Puis, c’est le problème de la privatisation des gares SNCF qui va le préoccuper, avant de partir dans un autre ministère continuer à servir l’Etat.

 

« Une plongée palpitante dans les arcanes du pouvoir ».

Jamais accroche n’aura été aussi mensongère. Si la séquence d’ouverture (ce rêve érotique) est prometteuse et que l’accident initial annonce les palpitations promises, tout retombe rapidement à plat. Et ce film « politique » n’a jamais aussi bien porté cette appellation. Tout n’est que politique, mais d’arrière-cuisine, l où on met les mains dans le cambouis. Alors oui, c’est bien fait, mais on aura la même satisfaction avec un reportage d’Elise Lucet, et surtout, il n’y aura pas besoin de chercher loin le réalisme.


EN clair : nous sommes à des années-lumière du film politique tel qu’on le concevait dans les années 1960-70, dénonçant quelque scandale ou/et affaire du même acabit. Ici rien que ce qui est annoncé : dans le titre : l’exercice de l’Etat. On voit des hommes effectuer leur travail à différents niveaux de pouvoir, dirigeant un pays en crise.

Certes, les différents interprètes sont impeccables, et en particulier Olivier Gourmet et Michel Blanc (le dircab), cela ne dissimule pas l’indigence du scénario : à part le rêve initial et les deux accidents, il ne se passe pas grand-chose, cinématographiquement parlant.

 

Et au vu des critiques élogieuses de l’époque, je me rends compte du décalage qu’il existe entre un film politique français et un autre américain (par exemple) : d’un côté (de l’Atlantique) on dénonce quelque scandale, de l’autre, on fait un film purement politique : on y voit des hommes politiques qui font de la politique, avec quelques éléments pour (essayer de) pimenter l’intrigue (accidents), mais aucune résolution : un schéma narratif simpliste et rebutant pour ceux qui ne s’intéressent pas à la chose publique (2).

 

Et tout ça pour montrer quoi ? Rien d’autre que ce qu’on trouve tous les mercredis matin dans (l’indispensable) Le Canard enchaîné.

 

Alors de là à en faire un film…

PS : Oui, la photo qui annonce cet article est un leurre. Mais ce n'est pas moi qui ai commencé !

  1. Nous sommes au temps du sarkozysme.
  2. Au vu des derniers résultats de l’abstention, ce film ferait un four monumental s’il sortait aujourd’hui.
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