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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Eric Lartigau
La Famille Bélier (Eric Lartigau, 2014)

La famille Bélier, c’est une famille comme les autres. En apparence. On y trouve le père  Rodolphe (François Damiens), la mère Gigi (Karin Viard), le fils Quentin (Luca Gelberg) et surtout la fille Paula (Louane Emera).

En apparence seulement parce que malgré ce qu’on peut voir, ce sont des gens différents. Enfin Paula surtout qui est la seule à entendre : les trois autres sont sourds, ce qui peut poser des problèmes, comme le montre le film à différents moments.

Mais le pire pour cette famille, c’est que Louane est radicalement différente : non seulement elle entend, mais elle a aussi un don pour le chant.

 

Je ne rentrerai pas dans les polémiques autour de la surdité et de l’interprétation de deux personnages non-entendant par deux acteurs entendant, ce n’est pas mon propos ici. Concentrons-nous sur le film qui réussit à traiter du handicap et de la différence avec humour, émotion et les chansons de Michel Sardou (1).

Le film s’inscrit dans le cadre de ces feel-good movies qui vous amènent un sentiment de bien-être et pourrait presque vous faire trouver la vie supportable (si elle l’était vraiment). Bien sûr, la fin est convenue, mais ce n’est pas cette fin en elle-même qui nous intéresse mais bien comment nous y arrivons.

 

Générosité et sensibilité sont les deux clés pour y arriver. Sensibilité parce que l’humour est sensible et le film en est plein, et générosité parce que tous ces personnages donnent et se donnent énormément, à travers leurs interprètes.

Si Louane Emera est juste dans son interprétation, on peut se dire que c’est normal vu qu’elle a (à peu près) l’âge de son personnage, mais ce n’est pas une raison très recevable, tout le monde n’est pas capable d’en faire autant. Certes, elle possède une belle voix, mais elle campe une Paula bien jeune pour s’occuper des affaires d’adultes : se parents sourds ne peuvent pas négocier aux téléphone ou expliquer avec précision leurs symptômes à un médecin ignorant la langue des signes. Même quand il s’agit de choses très intimes. Alors son interprétation prend une autre dimension et on se prend à sourire de ces petites histoires un tantinet incongrues quand on parle habituellement de handicap, et on sent un pincement quand elle chante. Même du Michel Sardou.

 

Bien sûr, on n’échappe pas à quelques outrances, et le professeur de chant (Eric Emosnino) en est une très bonne illustration. Son personnage est décidément peu crédible quand il enseigne à la chorale, mais il prend tout de même une autre dimension quand il est, lui-même, charmé et ému par cette voix, inattendue au fin fond de la Mayenne !

Et bien sûr, il y a les parents. Karin Viard et François Damiens sont encore une fois formidables, avec ma préférence pour la magnifique Karin, dont on n’entend pas les voix, à part quelques sont échappés, à peine intelligibles. Tous les deux réussissent ce que Jean Dujardin et Bérénice Bejo avaient réussi à réaliser trois ans plus tôt : un rôle muet. Un bonheur.

 

Alors laissez de côté les polémiques et concentrez-vous sur cette histoire, improbable certes, mais ô combien réjouissante : une intrigue solide, une interprétation impeccable, et juste ce qu’il faut d’humour et d’émotion.

Du cinéma, quoi.

 

(1) J’avoue que ce dernier point ne m’emballe pas vraiment, mais il faut accepter les autres tels qu’ils sont. Même ceux qui aiment Michel Sardou.

 

 

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