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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
La Mesías (Javier Ambrosi & Javier Calvo, 2023)

Enric (Bruno Núñez, Biel Rossell Pelfort puis Casamajor) est cadreur pour le cinéma. Irene est couturière. Noël approche et un groupe de chanteuses fait le buzz sur Youtube : les Stella Maris. Ce sont six jeunes filles qui chantent l’espoir chrétien d’un monde meilleur, sauvé.

L’une des filles, Aina (Sara Martinez puis Cristina Rueda) écrit la musique des chansons sur des paroles de Montserrat Baró (Ana Rujas, Lola Dueñas puis Carmen Machi), leur mère. Cette mère qui prétend parler avec Dieu depuis une vingtaine d’années…

Ces six jeunes filles sont les (demi-) sœurs d’Enric & Irene : elles sont recluses chez Montserrat et Pep (Albert Pia) leurs parents, depuis leur naissance, nourries de paroles divines et autres bondieuseries…

 

Etonnant. Inquiétant. Flippant.

Tels sont quelques qualificatifs qu’on peut donner à cette série espagnole récente, diffusée voilà quelques temps sur Arte (1).

On s’amuse, au début, des chansons un tantinet neu-neu des filles au début. Mais au fur et à mesure que l’intrigue avance, et que nous voyons ce que tous ces enfants ont vécu, le rire laisse la place à l’horreur. Cette « Messie »n’est rien d’autre <u’une gourou de secte. Une secte chrétienne (pléonasme ?), peut-être, mais une secte malgré tout, avec ses dérives et surtout les faiblesses de ses membres.

 

Parce que si Irene est véritablement le personnage fort de la série, Enric, malgré le fait qu’il soit un homme et donc réputé plus fort (2) ne l’aide pas : il est le faible entre les deux enfants originels. A chaque fois, sa mère le ramène dans son giron, ce qui n’est pas possible pour cette fille indocile qu’est Irene. C’est d’ailleurs (presque) incroyable que ce grand échalas se fasse avoir à chaque fois par cette mère on ne peut plus abusive.

Et le fait d’avoir donné le rôle de la mère à trois actrices – à trois moments de sa vie – est une très bonne idée. Non seulement, cela évite le surplus de maquillage ou l’utilisation de l’IA, mais surtout, cela nous montre une femme à différents stades de sa vie, tout en restant inébranlablement la même comme le confirment ses entretiens avec son fils.

 

Mais c’est surtout la vie dans cette famille singulière – et particulière – qui nous fait réagir. Il y a une dose incroyable de fanatisme chez ces gens qui vont au-delà de ce que demande la religion, créant – malgré eux ? – une nouvelle branche fanatique. Et les différentes actrices qui interprètent Montserrat sont à chaque fois à la hauteur de l’enjeu (3) : des femmes avant tout perdues, mais qui savent – à chaque fois – garder les pieds sur terre et devenir maîtresses de leur destin.

De plus, le fait qu’elle s’appelle Montserrat n’est certainement pas anodin : Montserrat est un lieu mystique, sujet à des disparitions inquiétantes, dans la culture populaire tout du moins (Dan Brown, Giacometti & Ravenne…)

 

Quoi qu’il en soit, on suit avec beaucoup d’intérêt cette histoire quasi mystique où le véritable personnage malfaisant est celui qui doit amener le salut : la mère.

Et malgré tout, une question subsiste une fois la série terminée : comment peut-on se construire, comme Enric & Irene, après une expérience aussi traumatisante ?

 

  1. Quelle chaîne !
  2. Préjugé ? Oui.
  3. Personnellement, j’ai une préférence pour Lola Dueñas…
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