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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie dramatique, #Gangsters, #Western, #Shane Atkinson
LaRoy, Texas (Shane Atkinson, 2023)

Une route, la nuit.

Un homme (Dylan Baker) prend un auto-stoppeur en panne. Ce dernier plaisante en expliquant qu’il pourrait très bien être un déséquilibré. Mais le conducteur retourne la plaisanterie à son avantage, ce qui n’est pas pour rassurer son passager qui préfère descendre.

C’est ce qu’il va faire.

Sauf que le conducteur – Harry – est un véritable tueur. Et le terminus de l’autostoppeur l’est bel et bien… Six pieds sous terre !

Là Harry reçoit un coup de téléphone lui demandant d’aller à LaRoy (Texas) pour un nouveau contrat.

A LaRoy habite Ray (John Magaro), qui apprend que sa femme (Megan Stevenson) lui est infidèle. Alors qu’il décide de se suicider, il est pris pour le tueur à gages…

 

C’est une belle œuvre que ce premier long-métrage de Shane Atkinson, mélangeant allègrement des situations franchement dramatiques, voire tragiques, avec un humour noir décapant. On s’amuse de bout en bout de ces personnages peu reluisants qui se retrouvent embarqués dans des péripéties qui leur échappent – sauf Harry – tandis que les morts s’accumulent (6 en tout).

Mais une des particularités du film est que les différentes mises à mort ne sont pas montrées : on entend les coups de feu et/ou on en voit les effets dévastateurs. Une seule fois, on voit notre tueur abattre un autre homme, mais sans pour autant apercevoir ce dernier !

 

Bien sûr, on pense aux frères Coen et en particulier à Fargo et No Country for old men : Harry est une réminiscence d’Anton Chigurh (No Country) de par sa froideur professionnel et son côté implacable ; les autres protagonistes, quant à eux, ont plutôt le niveau intellectuel de Showalter et Grimsrund (Fargo), et en particulier Skip Roche (Steve Zahn), détective sans licence, raillé par quasiment tous les habitants de cette ville perdue (1), de par sa fonction et surtout son accoutrement. Certes, nous sommes au Texas, mais un cow-boy comme celui-ci relève plus du pied-tendre que du baroudeur.

Autre élément texan : le personnage de LeDoux (Brad Leland), concessionnaire qui, menacé  va s’expliquer avec Skip et Ray le fusil en mains !

Sans oublier l’accueil que réserve Angie (Galadriel Stineman) à Skip et Ray qui viennent l’interroger !

 

Et en plus, Shane Atkinson a donné à son film une dimension western très bienvenue. On y trouve les grands espaces indispensables et c’est bien normal car LaRoy n’étant pas ce qu’on appelle une mégalopole, on se retrouve rapidement hors de la ville. Et c’est aussi un des éléments comiques de ce film : la présentation de la ville nous laisse présager un trou – ce qui est le cas – et pourtant il s’y passe énormément de choses qu’on a l’habitude de trouver dans une (très) grande ville.

Bref, pour accentuer le côté westernien, LaRoy est une petite bourgade qui va devenir le théâtre d’une espèce de coup de balai violent, avec la venue de cet étranger qui déclenche les hostilités.

Avec en séquence (presque) finale, la confrontation – « duel au soleil » – entre les deux personnages principaux : le tueur et sa (très) pâle copie… Le tout dans un plan déjà vu cent fois, mais qui reste malgré tout très pertinent.

 

Je terminerai en parlant de l’aspect fatidique du film. En effet, malgré toutes les péripéties, le Destin est omniprésent et personne ne va lui échapper. D’une part parce que le tueur est son instrument privilégié, et d’autre part parce qu’une partie des protagonistes reste bloqués sur leurs sorts : « c’est mon mari » ou « c’est ma femme » sont des répliques récurrentes chez ceux qui sont trompés par leurs conjoints – Ray, Kayla (Emily Pendergast) ou Midge LeDoux (Darcy Shean) – sans pour autant imaginer changer les choses, et ce malgré les remarques des autres (Skip, Harry…).

 

Bref, tout le monde s’en va plus ou moins confiant vers une fin qui, si elle n’est vraiment prévisible, reste tout de même fort logique. Mais comme Atkinson multiplie les décalages plus ou moins absurdes, on garde le sourire jusqu’au bout.

 

  1. Tellement perdue qu’elle n’existe pas…
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