Tout y est.
La référence bonapartiste, la dénonciation calomnieuse, le château d’If, la belle Mercedes (Anaïs Demoustier), le trésor, la vengeance et bien sûr : Edmond Dantès (Pierre Niney).
Mais ce n’était pas gagné au vu de l’adaptation des trois Mousquetaires de l’an passé…
Parce que les scénaristes sont les mêmes, avec une différence notable : Martin Bourboulon n’est pas revenu, et ses deux scénaristes sont passés à leur tour derrière la caméra !
Et je dois avouer que c’est avec une certaine réticence que je suis entré dans la salle obscure (c’était la pub).
Trois heures après, j’étais séduit !
Mais reprenons.
Edmond Dantès revient d’un périple maritime sous les ordres du capitaine Danglars (Patrick Mille) au cours duquel il a sauvé une jeune femme, Angèle (Adèle Simphal) qui se trouve être agent de Bonaparte, contre les ordres de son capitaine. Pour son acte de bravoure, Dantès est élevé au rang de capitaine et Danglars remercié. Lejeune Edmond retrouve alors sa fiancée, la belle Mercedes, et ils vont pouvoir se marier. Le cousin de Mercedes prend cette nouvelle en pleine figure, et va alors participer à une conspiration pour éliminer le jeune homme, aidé par Danglars et le procureur Villefort (Laurent « Pradelle » Laffite) : Angèle est sa sœur.
Après quinze ans d’exil forcé, Dantès revient distribuer sa justice, sous l’identité du comte de Monte-Cristo.
Oui, j’ai été séduit par cette nouvelle version qui n’a pas à rougir des autres. Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière ont à nouveau dépoussiéré un classique de Dumas, mais sans toutefois l’altérer autant que leur méfait précédent. Certes, on ne retrouve pas tous les éléments comme chez le père d’Alexandre (1979), ou même chez Dayan (1998), mais c’est normal : le film ne dure que trois heures contre le double ou plus pour les deux autres versions.
Quoi qu’il en soit, l’essentiel de l’intrigue est là, et les modifications ne trahissent pas vraiment l’œuvre originale. Je sais, on est au cinéma et tout est possible, mais il n’empêche : quand une histoire est archi-connue, on se doit de la respecter un minimum… Alors les regrets exprimés ici même pour l’œuvre précédente n’ont pas de raison d’être : on passe un moment très agréable avec une intrigue plausible et une distribution à la hauteur de l’événement.
Pierre Niney est phénoménal, possédant plus le physique du personnage qu’un vigneron célèbre, et ce nouveau comte de Monte-Cristo est plus que crédible. Il possède la finesse et les manières du personnage et la froideur inhérente et indispensable à la vengeance. La séquence attendue de l’histoire du bébé enterré est un sommet du film : l’ambiance et les attitudes des uns et des autres rendent ce moment terrible (dans le sens premier du terme) et les remarques de Danglars contrebalancent avec bonheur celles de Villefort…
Et si les deux réalisateurs ont ajouté des éléments, c’est avant tout pour donner un peu plus de corps à l’intrigue : par exemple, on s’attarde sur les causes de la conspiration, mais pas sur sa rédaction, passage obligé attendu par une partie du public (dont moi).
Quoi qu’il en soit, il faut saluer le travail accompli pour cette nouvelle adaptation qui donne une plus grande dimension humaine aux différents personnages et surtout fait de Villefort un être franchement abject. A croire que Laurent Laffite est préposé à ce genre de rôle !
Quoi qu’il en soit, le jeu de Pierre Niney est de la trempe de celui de Jacques Weber et les trois heures passent sans lasser, et une fois les derniers crédits effacés, on se dit qu’on en reprendrait bien encore un peu.
Alors, à quand une nouvelle adaptation de Dumas ?
PS : Ils sont toujours là ! Malgré les efforts de Philippe IV Le Bel, les Templiers font une apparition dans cette intrigue…