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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Yves Robert
Le grand Blond avec une chaussure noire (Yves Robert, 1972)

Ca commence comme une suite de la French Connection : une histoire de drogue dans une voiture, un soi-disant trafiquant arrêté et questionné, un détecteur de mensonges qui s'emballe.
Et puis c'est tout. Parce que c'est autre chose : la vérité est ailleurs, c'est bien connu.

Toulouse, Perrache, Milan. Ce ne sont pas des destinations, mais des personnes haut placées dans les services secrets français. Milan (Bernard Blier) lorgne le poste de Toulouse (Jean Rochefort), lequel, avec l'aide de Perrache (Paul le Person), veut s'en débarrasser (de Milan, pas de son poste). Ils inventent alors un faux agent secret : le grand blond... Avec une chaussure noire (l'autre est marron).

 

C'était la France des années 1970. Celle des 504, des R15 et des Mercedes Benz 300. C'était la fin des trente glorieuses et Giscard n'était pas encore président. Mais en ce qui nous concerne, c'était le temps des seconds rôles à trognes célèbres : Maurice Barrier, Roger Caccia, Jean Saudray... Il ne manque que Lionel Vitrant et Dominique Zardi !

Et au milieu de tout ça : le grand blond. François Perrin (Pierre Richard). Francis Veber vient de créer le personnage. Il n'a aucune idée de ce qui se trame autour de lui, ce qui crée un comique dévastateur.

 

Pierre Richard reprend son personnage de maladroit un tantinet distrait qui fit son succès dans ses deux films précédents. Mais surtout, c'est un homme normal dans une situation particulière : inconscient des jeux de pouvoir qui se trament autour de lui, il évolue normalement. Rien de bien transcendant. A part peut-être, une histoire d'adultère, essentielle pour l'intrigue, mais franchement pas extraordinaire.
C'est de cette banalité que naît le comique du film : à chacun de ses choix, chacun de ses déplacements, voire de ses paroles, les espions (les vrais qui l'épient) cherchent une explication : pourquoi ne va-t-il pas chez le dentiste ? Pourquoi tire-t-il la chasse d'eau ? Pourquoi une chaussure noire ? (vous aurez la réponse à cette dernière question) Qu'est-ce que c'est que ce gugusse ?

 

Ce gugusse, c'est un piège à con. Et Milan tombe dedans, pour notre plus grand plaisir. Ce gugusse, c'est un compromis du burlesque et du parlant : il nous fait rire dans les deux cas. Le concert (Mozart) est une scène caractéristique du talent de Pierre Richard, capable de nous faire rire sans parler : le chef d'orchestre (Yves Robert, tiens, tiens...) perdant rapidement patience devant les simagrées de son premier violon.

Et au milieu de ce monde d'hommes, Mireille Darc. Toujours belle, envoutante, époustouflante (Pierre Richard a découvert sa tenue au moment du tournage de la scène) :  femme fatale pour agent autrement fatal.

 

Et en plus, les dialogues sont à la hauteur :

« Il jette du pain aux canards ? Oh merde… »

« J'ai préféré un grand blond avec une chaussure noire à un grand noir avec un loden vert.

- Dites-moi, mon petit vieux, pour faire de la littérature : attendez la retraite. »

« Pourquoi un violoniste ?
- Vous m'aviez dit de choisir n'importe qui.
- Oui mais pourquoi un violoniste ?
- Parce qu'il avait une chaussure noire. »

 

Finalement, le piège fonctionne très bien, on fonce droit dedans et on s'amuse de cette histoire improbable d'espionnage, comme (presque) toujours avec Yves Robert.

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