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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Philippe de Broca
Le Magnifique (Philippe de Broca, 1973)

Bob Saint-Clar (Jean-Paul Belmondo) est un agent secret extraordinaire (1). Grand, fort, séduisant et d’une grande sagacité, c’est à lui que fait appel la France quand le chef des services secrets Albanais, l’immonde Karpov (Vittorio Caprioli), a des prétentions maléfiques mondiales.

Dans sa mission, Saint-Clar est assisté de la belle Tatiana (Jacqueline Bisset), et ensemble, ils arrivent – bien sûr – à déjouer les plans machiavéliques de leur terrible adversaire.

Jusqu’à l’intervention de madame Berger (Monique Tarbès), la femme de ménage, qui passe l’aspirateur sur la plage où viennent de débarquer toute une escouade de méchants Albanais…

 

Ca commence comme n’importe quel film de James Bond avec une séquence choc : ici, c’est un type enlevé dans une cabine téléphonique et relâché dans l’océan avant de finir mangé par un requin. Et jusqu’à l’intervention incongrue de la femme de ménage, Philippe de Broca continue de dérouler son intrigue un tantinet parodique du film d’agent secret, servi par un Jean-Paul Belmondo en pleine forme, comme dans la plupart de ses films des années 1970.

La femme de ménage, c’est le retour à la réalité : le magnifique Saint-Clar n’st rien d’autre qu’un personnage de fiction, créé et développé au gré de ses humeurs par François Merlin (Jean-Paul Belmondo), écrivain – à succès – de roman de gare.

 

Bien sûr, c’est là que se concentre le comique du film : le passage d’un univers à l’autre. Et il se fait dans les deux sens : Si certains faits « réels » interviennent dans l’intrigue romancée, Merlin va de son côté intégrer les gens qu’il côtoie dans les aventures de son héros. En effet, Tatiana n’est autre que la jeune Christine (Jacqueline Bisset), une étudiante en sociologie qui habite le même immeuble et l’infâme Karpov n’est autre que Georges Charon (Vittorio « Trouscaillon » Caprioli), son éditeur. De plus, ses déboires avec l’électricien (Jean Lefebvre) ou les plombiers (André Weber & Philippe de Broca) vont lui inspirer de nouveaux méchants qui, contrairement aux Albanais, conservent leur tenue de travail que nous leur connaissons.


On s’amuse beaucoup de ce constant va-et-vient entre le bureau de Merlin et Acapulco (l’intrigue du livre se déroule au Mexique), et il semble que nous ne soyons pas les seuls. Belmondo s’en donne à cœur joie dans ce rôle sur mesure où il peut exhiber, en plus de son talent, son corps d’athlète dans des poses esthétiques absurdes et bondir dans tous les sens au gré de l’inspiration de son double réel.

On a même droit à une parodie de Peckinpah quand Merlin décide de faire dans le sanglant : le sang coule à flot, au ralenti, cela va de soi !

 

Petit bémol toutefois : de Broca, en allant jusqu’au bout du concept n’évite pas l’outrance qui a tendance à atténuer la portée du film. Certes, ses interprètes – et surtout Belmondo – sont à la hauteur mais une telle accumulation a tendance à lasser, voire à faire décrocher. Le final du roman – spectaculaire certes – sort carrément du cadre établi dans la première séquence.

Mais de Broca a pour lui l’intrigue et dedans la toute puissance de son auteur (Merlin) : après tout, c’est lui qui décide de ce qui doit se passer !

 

 

  1. C’est lui, le « Magnifique » !
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