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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Cape et Epées, #Henri Decoin
Le Masque de fer (Henri Decoin, 1962)

D’Artagnan (Jean Marais) est de retour !

Après les aventures contées par Alexandre Dumas (1), voici un nouvel épisode – méconnu en partie – des aventures de ce grand bretteur, loin de ses amis mousquetaires comme lui (2).

Sur l’île e Saint-Marguerite (au large de Cannes), Henri (Jean-François Poron), un prisonnier masqué vient de s’évader : il s’agit du jumeau du roi Louis XIV (Jean-François Poron). Rapidement, cette évasion devient affaire d’état (et pour cause) et notre mousquetaire s’y retrouve mêlé, lui qui ne rêve que de convoler avec Madame de Chaulmes (Gisèle Pascal) qui s’en ressent de la même attirance pour ce vaillant guerrier sur le retour.

 

ON a beau être deux ans après Le Bossu nous retrouvons Jean Marais dans un rôle bien éloigné de celui du chevalier de Lagardère. En effet, alors que ce précédent film nous faisait assister aux amours un tantinet décalées entre un homme plus tout jeune et une (vraie) jeune fille, masquant autant que faire se peut la différence d’âge des deux interprètes, ici il n’est absolument pas question de faire paraître le beau Jean Marais plus jeune qu’il n’est (48 ans quand le film sort).

En effet, nous sommes en 1658 (3) et voilà maintenant plus de trente ans que Charles de Batz a débarqué à Paris sur son cheval jaune (1625). Certes, il est toujours au service de roi, mais on sent tout de même une lassitude et surtout ce service intervient essentiellement quand il ne devrait pas, et ce jusqu’au dernier instant du film !

 

Et surtout, d’Artagnan est conscient de ce temps qui a passé : s’il reste un bretteur de premier ordre, il n’en demeure pas moins conscient de ses limites et surtout du temps qui a passé, répétant à l’envi qu’il aurait fallu le connaître une vingtaine d’années plus tôt.

Et ces regrets quant au temps qui passe sont avant tout ceux du réalisateur – Henri Decoin – qui signe ici une de ses dernières réalisations (la plus notable de ses derniers exploits ?) et qui, à l’instar de son héros d’Artagnan, est las de sa condition, si on en croit son fils Didier.

 

Quoi qu’il en soit, ce film marque aussi les adieux de Jean Marais au genre cape & épée, laissant alors un souvenir plus reluisant que ses deux participations précédentes, dont surtout le Capitan. ON l’y retrouve à nouveau bondissant et l’épée inspirée, dans une intrigue qui, si elle rappelle en (très) gros une partie de celle de Dumas (4), n’en demeure pas moins totalement décalée des héros du grand écrivain. Seul d’Artagnan reste le fil conducteur de cette énigme historique mettant en scène le jeune roi, sa mère Anne (Germaine Montero) et l’inévitable cardinal Mazarin (Enrico Maria Salerno).

 

Alors une dernière fois on s’amuse des différentes péripéties et on apprécie le parti pris du réalisateur – et de son interprète principal – de laisser d’Artagnan, ce héros des plus en vue, se conduire comme un Gascon – ce qu’il a toujours été – répétant à chaque phrase un « Mordious » bien senti, afin d’espérer effacer son inutilité dans une histoire d’amour qui n’a, finalement, que très peu besoin de lui.

Et puis c’est aussi l’occasion de voir un jeune acteur (29 ans) qui fera parler de lui dans la décennie qui va suivre : Jean Rochefort (Lastreaumont).

 

  1. Lisez-les !
  2. Athos, Portos et Aramis.
  3. C’est ce qu’on en déduit des différents dialogues.
  4. Le Vicomte de Bragelonne (1847-1850)

 

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