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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Georges Lautner, #Justice

"Qu'est-ce qu'on peut faire le dimanche ?"

Voilà le problème de Grégoire Duval, pharmacien de première classe de la ville de Pontarlier (25).

Le problème, parce qu'il profite de ce dimanche-là pour assassiner une jolie jeune femme qui prenait le soleil, la poitrine nue.

Mais son vrai problème, c'est qu'on a retrouvé l'assassin : l'amant de la jeune femme.

Et en plus, monsieur le pharmacien de première classe en la ville de Pontarlier, malgré son astuce, est choisi pour figurer dans le jury d'assises de cet assassin arrangeant.

Alors, quand on est juré dans le meurtre de sa victime, on se sent obligé d'aider cet accusé improbable.

Mis à part cette histoire extra-ordinaire, c'est un film d'acteurs. Il y en a trois, surtout : Bernard Blier, Maurice Biraud, et la regrettée Danièle Delorme.

Bernard Blier, tout d'abord, qui tient le film à bout de bras, dirigé de main de maître par Lautner, qui nous montre deux ans avant les Tontons Flingueurs qu'il savait aussi faire du cinéma dramatique.

Bernard Blier, c'est le narrateur froid de ce film. Celui qui n'exprime aucun remord, aucun regret (immédiat), qui semble sans conscience. Celui qui continue de vivre comme avant. Et ce long soliloque post-mortem est servi par une image et des cadrages de Maurice Fellous (disparu aussi cette année) d'une très belle facture.

Maurice Biraud, ensuite, le vétérinaire. Le désaxé aurait-on dit, si Huston avait sorti son film un an plus tôt. Le vétérinaire, cet anarchiste alcoolique ("juste assez pour vous supporter") qui ne cesse de provoquer cette société bourgeoise qu'il honnit mais fréquente et dont il est un des membres.

Danièle Delorme enfin, l'épouse modèle. Celle qui ne souffrirait le scandale. Celle qui a épousé la cause nuptiale : "eh ouais, tu es ma femme, pour le meilleur et pour le pire." Cette femme qui va étouffer cette affaire définitivement, en sachant aussi qu'elle perdra sa raison d'être : son mari.

Un film pas si simple que ça, finalement. Et pas seulement pour l'intrigue. La société dépeinte par ce film est celle d'avant 1968.Le changement arrive. Catherine est "trop jolie, trop libre, trop facile". Et cette société bourgeoise va la tuer. Et c'est le vétérinaire qu'il l'exprime le mieux.

Cette société gaullienne du début de la Vème République. Celle qui sera balayée par le vent de Mai 68. Mais c'est trop tôt dans ce film, et ceux qui aspirent à la liberté sont éliminés. Trop libres.

Et le coupable sera protégé malgré lui et même contre lui. L'honneur est sauf.

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