De 1957 à (environ)
Suite à la mort (brutale) de son père (David Banner), il est employé dans la maison et devient serviteur à table. Cette nouvelle position va lui permettre de briguer – malgré lui – à la charge suprême que pouvait espérer – à cette époque – un travailleur noir : majordome à la Maison Blanche. D’Eisenhower (Robin Williams) à Reagan (Alan « Snape » Rickman), ce ne sont pas moins de 7 présidents de la république avec toujours le même modus operandi, devenant plus qu’un élément du décor comme peut le montrer Reagan dans sa demande de service.
30 ans, c’est aussi le temps qu’il faudra à sino épouse, Gloria (Oprah Winfrey) pour être officiellement invitée dans le lieu prestigieux.
Mais cette invitation marquera la fin des relations entre la présidence et l’un de ses plus marquants serviteurs de l’ombre.
Magnifique.
Une extraordinaire fresque américaine qui allie civilisation et droits civiques, menée de main par un réalisateur en verve, Lee Daniels. Ce dernier va d’ailleurs donner son nom au titre du film pour ne pas qu’on le confonde avec un obscur film éponyme de 1916 : comme si c’était possible !
Non, ici nous sommes en présence d’un véritable chef-d’œuvre servi par des interprètes à la hauteur de l’événement (1) : entre Robin Williams et Alan Rickman, on retrouve aussi Vanessa Redgrave (Mrs. Belle), John Cusack (Nixon) ou encore Liev Schreiber (Johnson), sans oublier Jane Fonda (Nancy Reagan). Bref, nous sommes en très bonne compagnie et le jeu formidable – justesse et sobriété – de Forest Whitaker fait qu’on ne peut pas rester insensible aux enjeux de l’intrigue.
Parce que, malgré cette formidable moisson de stars, ce n’est pas l’apparence qui compte (2), mais bel et bien le propos qui retient notre attention. Nous sommes dans la même situation que Ken Follett quand, environ un an après la sortie du film, il publie son phénoménal Aux Portes de l’éternité, dernier volume de son Siècle. La conclusion entre les deux œuvres est d’ailleurs la même, bien que les points de vue n’aient pas grand chose à partager (3).
Mais malgré tout, il s’agit d’une grande oeuvre qui rend hommage à ces gens – petits et grands – qui ont fait des Etats Unis le pays que nous connaissons, même si les années 2017-2021 ont laissé un tantinet à désirer, et ce malgré le slogan de campagne de l’homme aux cheveux jaunes.
Et ce qui nous réjouit, c’est avant tout le jeu des différents interprètes. Comme je l’ai écrit plus haut, Forest Whitaker est formidable, mais à ses côtés, Oprah Winfrey est pleinement à la hauteur de la tâche, campant une épouse délaissée qui va de plus en plus assumer sa situation. A nouveau, nous avons le plaisir de voir qu’elle ne sait pas qu’animer une émission de télévision. Sans être un soutien pour son mari comme c’est souvent le cas dans ces cas-là, elle est un autre challenge que Cecil va devoir relever, mâtiné à ses problèmes avec son fils.
Mais comme nous sommes dans un film américain, il faut s’attendre à une fin heureuse et surtout une rédemption. Rassurez-vous, elle sera là, même si en deux temps : à chaque fois, elle va concerner les deux fils de Cecil, dans des situations différentes certes, mais au final pas tellement éloignée (4).
Un film indispensable sur la lutte – malheureusement toujours – quotidienne pour l’égalité entre tous les Américains !
- Oui, encore une : que voulez-vous, je regarde aussi des bons films !
- Si Alan Rickman ressemble réellement à son personnage, ce n’est pas vraiment le cas de Robin Williams, ni encore moins de John Cusack.
- Le personnage de Louis Gaines (David Oyelowo) n’est pas sans rappeler ceux que nous suivons chez Follett dans la lutte des Droits Civiques.
- Je vous laisse juge…