Après avoir sauvé le Roi (Louis Garrel), les Mousquetaires doivent faire face à celui qui a déclenché le complot et fait enlever Constance Bonacieux (Lyna Khoudri). Mais est-ce la même personne ? Et surtout, qui est cette Milady de Winter (Eva Green) qui se retrouve toujours sur le chemin du fougueux D’Artagnan (François Civil) ?
Si le film répond à ces interrogations, c’est bien la seule chose qu’il fait, délaissant l’intrigue originale du grand Alexandre (1), et ce dans les grandes largeurs, ainsi que pouvait le prévoir le premier opus. Mais alors que ce premier film conservait un intérêt certain, celui-ci en manque cruellement. En effet, Matthieu Delaporte et Alexandre (encore un !) de la Patellière (le fils de) ont tellement dépoussiéré le chef-d’œuvre archiconnu qu’il ont réussi à le dénaturer. Pourquoi avoir autant réformé (2) l’intrigue, au point de modifier quelques éléments pertinents voire les supprimer ?
Ce film me rappelle la restauration du Ecce Homo d’Elias Garcìa Martinez en 2012 : c’est bien la même œuvre, mais ce n’est plus la même.
Et pourtant…
Il y avait de quoi faire quelque chose de cette histoire fabuleuse avec les moyens actuels. Certes, certains mousquetaires n’ont plus l’âge du rôle, mais leur enthousiasme et leur talent compensent allègrement ce décalage. Et heureusement que nous avons Eva Green : elle est une Milady phénoménale, digne héritière de celles qui l’ont précédée, tout en nous offrant sa propre interprétation de ce personnage fourbe et fascinant. De pus, encore une fois, elle est beaucoup plus belle que Constance (1), ce qui est une autre prouesse puisque, à l’instar de Raquel Welch, elle est une Constance plus que convenable !
Et puis il manque tout de même ce qui fait le sel des aventures de nos mousquetaires : la camaraderie. Le complot prend tellement de place dans cette drôle d’intrigue qu’elle en atténue les liens qui unissent ces quatre hommes. De plus, D’Artagnan est un chevalier servant beaucoup trop obnubilé par son amour pour Constance, tellement qu’il en abandonne son côté calculateur voire arriviste qui créait une ambiguïté et par là même un autre intérêt pour ce personnage.
Je ne m’étendrai pas en plus sur les incohérences historiques, ne chargeons pas trop la mule, mais je dois avouer que cette deuxième partie m’a fortement déplu (3) et ne m’encourage pas à le recommander.
Je sais que nous sommes au cinéma et que tout est possible, mais là, je ne peux pas.
Désolé.
- Dumas. Pas « Le Grand ».
- A cause des Protestants de La Rochelle ?
- Vous aviez remarqué ?