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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Comédie dramatique, #John Emerson, #Mary Pickford
Miss Bengali (Less than the Dust - John Emerson, 1916)

Radha (Mary Pickford) est une jeune Indienne dont le père Ramlan (Mario Majeroni) fabrique des armes et en outre est un des leaders de la rébellion contre la présence anglaise.

C’est une jeune fille pleine de ressources (1) n’hésitant d’ailleurs pas à voler pour arriver à ses fins et obtenir ce qu’elle veut.

Un jour, elle rencontre le capitaine Townsend (David Powell), qui dirige la garnison de la ville. Rapidement, ils tombent amoureux, mais les projets de Ramlan vont compromettre leur amour.

 

Encore une fois, c’est un rôle sur mesure pour Mary Pickford : une femme-enfant débrouillarde et espiègle dans une comédie sympathique aux couleurs exotiques.

En effet, ce film se place dans la mouvance de ces films se déroulant bien loin des studios où ils furent tournés. Les années 1910 ont vu la création de nombreux films exotiques et pas seulement aux Etats-Unis (cf. Die Spinnen de Fritz Lang).

Ici, c’est une Inde à turbans où la présence anglaise est donc contestée. Et où malgré le ton de la comédie, nous avons droit à un soulèvement meurtrier.

 

Bien sûr, c’est Mary Pickford qui fait tout le sel du film, jeune fille indépendante et surtout trop blonde pour être véritablement indienne (2).

On s’amuse de ses manières commerciales qui tournent toujours à son avantage, même si les moyens utilisés sont franchement illégaux. Mais le spectateur lui pardonne, comme d’habitude.


Par contre, on sent Emerson moyennement à l’aise dans cette comédie, n’arrivant pas (encore) à trouver le ton juste par rapport aux (grandes) possibilités du jeu de Pickford. De plus, le pan sérieux – la rébellion – atténue cet aspect comique.

Et ce n’est qu’à la fin que la comédie s’envole, quand Radha arrive en Angleterre chez son grand-père. Ses pratiques indiennes vont compliquer sa vie « occidentalisée » : repas avec « vache sacrée » ; abat-jour pris pour un chapeau ; salutations…

 

Toutefois, cette vision américaine de l’Inde n’échappe pas à certains stéréotypes voire quelques moments de malaise : le tailleur à qui Radha vole du tissu sera fustigé par cette même Radha auprès des autres Indiens en tant que « mahométan ». Non seulement le tailleur est lésé mais en plus il va passer un sale quart d’heure auprès des Hindous pour lesquels a provoqué (enfin pas vraiment) un sacrilège : Radha s’est baignée dans le bassin sacré en gardant ses chaussures !

 

Miss Bengali reste toutefois un film mineur dans la filmographie de Mary Pickford : elle ne tournera pas de nouveau avec Emerson, alors que dans le même temps, Douglas Fairbanks – celui qui fut l’un des amours de sa vie – va collaborer à plusieurs reprises avec lui.

Et l’année suivante (1917 donc), elle rencontrera Marshall Neilan qui saura la faire tourner dans des comédies beaucoup plus enlevées, pour notre plus grand plaisir (3).

 

  1. Comme d’habitude avec Mary Pickford…
  2. Elle ne l’est pas, comme le révèle un (faux) rebondissement du scénario.
  3. Le mien, en tout cas !

 

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