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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Docu-Fiction, #Edwin S. Porter, #Thomas Edison
Life of an American Fireman (Edwin S. Porter & Thomas Edison, 1903)

Un peu plus de 6 minutes et trente secondes, c’est ce que dure ce film de Porter et Edison (l’inventeur du cinéma pour les Américains !).

En ce peu de temps (pas si mal pour l’époque tout de même), nous assistons à une opération d’extinction d’incendie ainsi qu’à un sauvetage de personnes (deux) prises au piège par le feu : une femme et sa fille (Vivian Vaughan).

 

On dit que Robert Flaherty a inventé le documentaire. C’est un tantinet exagéré puisque la vie quotidienne des gens ainsi que les différentes péripéties de la vie ont été les premiers sujets des films de la première décennie de ce qui n’était pas encore un art (1). Il en va de même ici pour ce film élaboré par deux pionniers – et non des moindres – de ce noble art.

Le film s’ouvre par la prouesse technique : la prémonition de l’accident à venir : une femme et sa fille qui se couchent avant le début de l’incendie : le quart haut à droite montre cette scène qui sera interrompue par l’alerte.

Et e n’est pas un petit incendie qui nous est présenté : pas moins de 9 voitures de pompiers – avec en prime un engin léger qui transporte ce qui ressemble au chef de la brigade (James H. White ?).

 

Bien sûr, c’est la catastrophe qui retient toute notre attention, montrant de deux points de vue le sauvetage des deux protagonistes piégées par les flammes. Nous avons donc deux fois la même scènes, selon deux points de vue différents : à l’intérieur de la maison tout d’abord puis de l’extérieur, avec d’autres pompiers qui s’emploient à éteindre l’incendie.

Si la première partie (intérieure) est la plus haletante et proche de l’action, il lui manque tout de même le réalisme :

  • la chambre se situe à l’étage ce que ne montre pas (assez) la première partie. En effet, le point de vue tout comme le temps d’action des pompiers nous fait croire que tout ceci se situe sur un rez-de-chaussée surélevé ;
  • le temps entre les deux sauvetages est raccourci pour privilégier l’action, confortant le spectateur dans l’hypothèse élaborée précédemment.

La seconde partie (extérieure) remet le temps à sa place, mais, bien entendu, son éloignement rend au mieux la séquence redondante, sinon pléonastique. Mais surtout, elle nous montre que le grand déploiement d’engins était un tantinet exagéré au vu des (rares) flammes visibles.

 

Quoi qu’il en soit, on appréciera à sa juste valeur ce petit film, en se disant que cette même année, Porter va quand même poser les bases de ce qui deviendra le genre maître du cinéma américain : le Western.

En attendant, on se dit que si Porter et Edison avaient vu Histoire d’un Crime sorti deux ans plus tôt, ils auraient certainement utilisé le montage parallèle avec champ/contrechamp qui aurait donné une autre dynamique au film et aurait gommé ces petites erreurs temporelles.

 

Mais ne boudons pas notre plaisir…

 

  1. Flaherty donnera au documentaire toute sa dimension et en posera les bases (surtout dans la durée) de ce que nous connaissons aujourd’hui.
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