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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Comédie, #Maurice Tourneur
Lorna Doone (Maurice Tourneur, 1922)

Lorna Doone, c’est tout d’abord un roman britannique écrit en 1869 qui reçut un très bon accueil public, devenant alors un incontournable de la littérature anglaise.

On y suit la vie singulière de la jeune Lorna Lorn, riche héritière d’ascendance noble qui a grandi auprès de Lord Ensor Doone, aristocrate déçu et déchu qui dirige une bande de pillards de grands chemins.

On y suit aussi John Ridd, fermier honorable, qui va tomber amoureux de Lorna mais ne pourra l’épouser du fait de leur distance sociale.

 

On retrouve donc ici Lorna (Mae Girai puis Madge Bellamy) et John Ridd (Charles Hatton puis John Bowers), ainsi que le brigand Ensor Doone (Frank Keenan) et sa bande de truands dont Carver Doone (Donald MacDonald), qui a des vues sur Lorna.

On nous explique ici comment Lorna se retrouve prisonnière de la bande et c’est là que l’intrigue diffère du roman : c’est John Ridd qui va aller la sauver.

Mais comme le dit si bien mon ami le professeur Allen John, peu importe la fidélité à l’intrigue puisque nous sommes au cinéma : un film n’est certainement pas un livre.

 

Il semble que Maurice Tourneur fut peu inspiré quand il tourna ce film, dont il participa aussi au scénario - ils étaient quatre ! (1) – et si on retrouve les éléments plastiques qui caractérisent ses productions, on est bien loin e certains de ses films antérieurs.

Certes, cela ne manque pas de péripéties ni d’action, mais il manque tout de même un souffle épique indispensable dans une intrigue où la petite histoire – celle de Lorna et John – rencontre la grande (le baptême du prince héritier) et ses protagonistes plus ou  moins prestigieux tel  le roi James II.

 

A cela s’ajoutent quelques éléments un tantinet incongrus qui concernent ce rapport à cette grande Histoire : l’attitude de John au baptême est non seulement déplacée mais difficilement crédible quand on connaît l’étiquette en vigueur. A aucun moment John n’aurait pu s’approcher du trône et prendre le bébé dans ses bras.

Certes, cette attitude sert l’intrigue puisqu’elle va permettre d’une certaine façon le rapprochement entre les deux amants, mais tout de même.

 

Quant à l’affrontement final qui voit John et Carver en découdre, il a lieu dans une séquence d’attaque du repaire des brigands qui manque cruellement d’inspiration, comme si Tourneur ne faisait que s’acquitter de sa tâche, laissant les choses se faire.

Pire : on a même l’impression que ce ne sont plus des paysans du Devon qui chargent les brigands mais une bande de cowboys qui, le pistolet au poing, vient régler ses comptes : la seule différence étant dans le fait que les mousquets utilisés ne tirent qu’un seul coup avant de devoir être rechargés, ce qui est tout de même respecté.

 

Alors, non, ça ne marche pas comme cela aurait dû. Et si Madge Bellamy est toujours aussi belle et bien dans son personnage, on peut déplorer que ce ne soit que John Bowers qui interprète John Ridd. En effet, on ne peut s’empêcher de penser à Richard Barthelmess qui aurait été parfait pour ce rôle, complètement dans son répertoire. Il manque à Bowers le petit plus que possédait Barthelmess comme on peut le voir dans Way down East et surtout Tol’able David.

Oui mais voilà : Barthelmess n’appartenait pas au même studio.

 

Dommage.

 

(1) Cette (sur)abondance de scénaristes explique-t-elle l’aspect poussif de l’intrigue ?

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