Trente ans après, il revient.
Mais cette fois-ci, il est hanté par ses cauchemars : son passé.
Encore une fois, même si son passé a un léger rôle à jouer, le film se regarde indépendamment de la trilogie initiale.
Mel Gibson - trop âgé, bien entendu - a laissé sa place à Tom Hardy. Mais dans l'ensemble, le rôle de passeur de Max lui convient puisqu'il s'agit encore d'atteindre un lieu mythique - en camion comme dans le deuxième - un espace vert où la nature a conservé ses droits.
Qui sont les personnes à la recherche de cet eldorado ? Des femmes. Les concubine du terrible (et horrible) Immortan Joe (Hugh Keays-Byrne, qui fait son grand retour - souvenez-vous, c'était le toecutter), qui veulent fuir ce dictateur.
Bien entendu, ça ne lui plaît pas du tout, et il va partir à leur recherche, emmenant avec lui son armée de War Boys, tous prêts à mourir pour un seul de ses regards.
Et Max, dans tout ça ?
Il était tranquille, au volant de sa voiture (comme d'habitude) quand il a été capturé par les sbires de ce redoutable personnage. Rapidement - mais non sans méfiance - il va rejoindre les fuyardes.
Parce que ce sont exclusivement des femmes qui se sont enfuies : les concubines étant dirigées par Furiosa (Charlize Theron, manchote pour l'occasion).
Et bien entendu, Max cède et va les aider à atteindre la terre promise... Qui, là encore, n'est pas celle qu'on croit.
Dans ce nouvel épisode, George Miller semble faire une synthèse des deux opus précédents. On a la poursuite mythique du deux, avec les motivations du trois.
Là encore, ça commence par une poursuite en voiture (rapide, par contre), mais rassurez-vous, il y en aura deux autres beaucoup plus conséquentes. Si Max ne parle pas beaucoup (une habitude), il n'est pas aussi transparent que dans le second volet. Il plutôt a la consistance du troisième. On retrouve donc le héros plus proche de ce qu'il fut à l'origine, avec le rythme du second, qui avait un peu disparu sous le dôme du tonnerre...
C'est parfois un peu trop, le rythme du début étant parfois à la limite du supportable.
Le film est conçu en trois partie :
- exposition de l'histoire, fuite puis première poursuite en voiture (première demi-heure) : nous découvrons la Citadelle, ses habitants, ses coutumes plus ou moins barbares, nous emmagasinons les informations nécessaires pour comprendre la fuite, puis nous assistons à la première grande poursuite, le tout sur un rythme effréné.
- voyage, poursuite du but fixé (une heure) : les poursuivants distancés, nous assistons à leur progression vers l'eldorado promis, dans une alternance de rythmes plus ou moins lents, nous permettant de nous remettre de la première partie.
- résolution de la quête, deuxième poursuite (dernière demi-heure) : tous les éléments de l'histoire se résolvent, les personnages (Furiosa et concubines) acquérant un nouveau statut. On pourrait presque parler de transfiguration.
Ces trois éléments nous renvoient à la structure d'un conte traditionnel.
Mais cela n'a rien d'étonnant, parce que quand nous allons voir un film, nous voulons avant tout voir une belle histoire !
Et Max ? Comme d'habitude, il retourne à sa solitude, avec ses propres démons...