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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Marcel Pagnol, #Alexandre Korda, #Comédie dramatique

Une intrigue simple : une jeune femme aime un jeune homme qui préfère naviguer.

Pas de quoi fouetter un chat. Non, la beauté de ce film est ailleurs. Elle est dans l’ambiance.

Marseille, années 20. Heure de la sieste. Rien ne bouge. Marius paye le café à Fanny. César dort. Et puis le percolateur siffle, César se réveille, et la machine se met en marche.

Et César est un Marseillais, un vrai. Celui des stéréotypes : gueulard, menteur, exagérateur. Tout devient épique.

César, c’est Raimu. Mais Raimu, c’est César. Il porte ce rôle comme une seconde peau. Il n’est pas possible d’imaginer quelqu’un d’autre. C’est quand même lui qui a créé le rôle au théâtre.

En face, il y a Pierre Fresnay. Marius originel. Les confrontations entre les deux géants sont magnifiques. Et Fresnay tient bon. Il ne lâche rien. Mais César est énaurme. Il phagocyte tous les autres. Seule la folie de Marius est plus forte que ce titan. Et Fresnay illustre cet appel de la mer avec une intensité rare. Son regard se fixe, ses yeux s’ouvrent en grand. Plus rien n’existe, pas même Fanny, sa bien-aimée.

Et à côté de tout ça, il y a la vie. La vie dans ce port de la Méditerranée. Le rythme est méridional. La sieste est sacrée et respectée. Les horaires sont libres. Les marins pullulent, les filles des rues aussi. Et dès que quelque chose arrive, tout le monde se rassemble pour ne pas en perdre une miette. Très souvent – surtout avec César – le ton monte. La violence approche. Mais à chaque fois, il se passe une chose qui fait tout retomber.

Et puis il reste les bons mots. Les dialogues sont de Pagnol, autre homme du Sud :

« Quand on fera danser les couillons, tu ne seras pas dans l’orchestre. » (César)

« […] Je t’en flanque un de coup de pied dans le derrière, que je te fais claquer les dents. » (César)

« Tu me fends le cœur. » (César)

« L’honneur, c’est comme les allumettes, ça ne sert qu’une fois. » (César)

« Mange ta soupe. Et surtout, ne pleure pas dedans, elle est déjà trop salée. » (Honorine)

« Il se peut que tu l’aimes, la Marine française. Mais la Marine française te dit merde. » (Escartefigue)

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