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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Patrice Leconte
Mon meilleur Ami (Patrice Leconte, 2006)

Il y a dans le cinéma français – et je l’ai déjà dit ici, - une tradition du film de d’amis assez impressionnante, et ce depuis longtemps, l’un des plus beaux exemples – tragique – en étant La belle Equipe. Les années 1970 nous avaient amené d’autres groupes de copains, avec en point d’orgue Les Bronzés, réalisé par le même Patrice Leconte qui traite ici d’un nouveau versant de l’amitié.

Il n’est donc pas étonnant de le retrouver ici, suivant les pérégrinations de deux solitaires à la recherche d’une amitié chimérique.

 

François (Daniel Auteuil) est un marchand d’art assez imbuvable, intéressé par les beaux objets et l’argent –l’un ne va pas toujours sans l’autre – et qui se rend compte qu’il n’a pas d’ami. Des connaissances, des relations, il en a. Mais même son cercle le plus proche, il n’en connaît pas vraiment ses membres.

Piqué au vif et surtout découvert par ces derniers, il refuse d’avouer sa solitude et fait même un pari avec son associée Catherine (Julie Gayet), s’engageant à lui présenter son meilleur ami sous dizaine.

Qui va-t-il bien pouvoir présenter ?

 

Patrice Leconte, sur un scénario habile écrit en collaboration avec Jérôme Tonnerre, prend le thème à l’envers de ce que l’on connaît : pas de bande de copains déjà existante, deux hommes seuls, décalés de la réalité commune.

D’un côté François est un antiquaire fort désagréable, négligeant les gens qui l’entourent pour se concentrer sur une future acquisition ; de l’autre Bruno (Danny Boon), chauffeur de taxi et un tel puits de science qu’il barbe son entourage, excepté ses parents (1), mais c’est normal, non ?

 

A nouveau, Patrice Leconte utilise un duo, pas obligatoirement bien assorti à première vue, mais qui se révèle au final être celui qu’il fallait, les deux protagonistes étant complémentaires et après réflexion fort semblables. C’était déjà le cas dans Viens chez moi, j’habite chez une Copine ou Tandem (pour ne citer qu’eux) et il faut reconnaître que ça fonctionne à nouveau à merveille.

Le choix des deux protagonistes en quête d’amitié est aussi un des éléments qui assure la réussite du film.

Daniel Auteuil est à contre-emploi, lui qui fut – plus jeune – un personnage très souvent social, entouré de monde – dont des jolies filles, cela va de soi – et il se retrouve isolé de ne pas avoir pris conscience du monde qui l’entoure et surtout de ceux qui y vivent.

Quant à Danny Boon, son personnage semble le négatif de celui d’Auteuil : à force de se passionner pour tout ce qui l’entoure et d’avoir réponse (presque) à tout, Bruno n’a pas lui non plus pris conscience des gens qui faisaient son entourage : la meilleur preuve en est son mariage et surtout comment il a mal fini.

 

Bref, on a deux cœurs solitaires en quête de chaleur humaine. Bien sûr, ils vont se trouver, et même se retrouver, mais après quels affres.

Et le talent de Patrice Leconte réside dans sa manière de montrer cette quête, jouant avec bonheur des ressorts comiques sans jamais tomber dans l’excès. La relation entre les deux hommes devient progressivement la complicité recherchée, mais ces deux malheureux n’étant pas (plus ?) habitués à l’amitié, qu’ils n’arrivent pas à la distinguer quand elle leur arrive, amenant le déséquilibre inévitable avant la fin heureuse, ce coup de théâtre de dernière minute qui relance l’intrigue, prolongeant l’instant pour notre plus grand plaisir.

 

 

(1) Les parents de Bruno sont interprétés par Marie Pillet et Jacques Mathou, qui apparaissaient dans un autre film de Patrice Leconte dix ans plus tôt : Les grands Ducs.

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