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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Musique, #George Cukor, #Audrey Hepburn
My fair Lady (George Cukor, 1964)

Un film de George Cukor.

D'après une comédie musicale de Frederick Lowe (musique) et (livret).

D'après la pièce Pygmalion de George Bernard Shaw.

D'après le mythe grec de Pygmalion.

Pygmalion, sculpteur grec, avait créé Galathée, une statue d'ivoire dont il était tombé amoureux. Comprenant son amour, Aphrodite - déesse de l'Amour - donna vie à Galathée...

 

Ici, pas de statue. Mais Eliza Doolittle, une jeune femme qui vient du néant, de la fange, (Audrey Hepburn). Pire, du bas-peuple.

Pygmalion, c'est le professeur Higgins (Rex Harrison). Héritier de la bonne société anglaise, il est professeur de diction et parie avec son ami le colonel Pickering (Wilfrid Hyde-White) qu'en six mois, il fera de cette vile roturière une véritable princesse du grand monde.

Alors on attend. Et on s'amuse. C'est un régal. Pour les yeux (Audrey Hepburn est magnifique) comme pour les oreilles (Marni Nixon est un enchantement). Et on se surprend à fredonner en même temps que les acteurs les mélodies célèbres : I could have danced, With a little bit of luck, Show me...

Parce que cette comédie musicale est tout sauf réaliste, parce que cette histoire est une belle histoire, et parce que Audrey Hepburn. Rex Harrison aussi, mais Audrey Hepburn quand même !

Elle est époustouflante ! Sa transformation est bluffante. Quand elle descend l'escalier, vêtue de sa robe « française », on en a le souffle coupé ! Alors évidemment, après, la soirée événementielle ne peut que bien se dérouler !

Pourtant ce n'était pas gagné : Eliza est une petite marchande de fleurs, traînant dans le ruisseau, flanqué d'un père alcoolique un tantinet philosophe (Stanley Holloway), parlant un Anglais avec un accent cockney à couper au couteau. Quand elle entend le professeur Higgins annoncer qu'il pourrait faire d'elle une fleuriste avec son propre magasin, elle entrevoit la chance de sa vie et court lui demander des leçons de diction. C'est comme ça que va naître le pari, et tout le film qui va avec.

Mais Higgins va faire plus que cela. Il va faire de cette petite vendeuse de rien du tout la nouvelle coqueluche du Tout-Londres. De cet élément de fange, il fait la statue d'ivoire de sa Galathée.
Mais ce n'est pas facile et cela nous amène quelques moments de désespoir - pour lui -, et de comique - pour nous. Et quand enfin elle émerge de la fange, la magie opère, c'est une autre femme qui arrive) à Ascot (sa première sortie), puis une véritable déesse à l'Ambassade de Transylvanie.

Il y a dans cette comédie musicale tous les ingrédients pour en faire un succès : ce fut le cas. Mais alors que Robert Wise tourna West Side Story (1961, où Marni Nixon chantait déjà la partie de Maria) dans un véritable quartier de New York, que La Mélodie du bonheur (l'année suivante) fut réellement filmé en Autriche, il est clair qu'ici tout fut recréé en studio. Cukor renoue avec la comédie musicale américaine des années 1930 (Top Hat, Shall we dance) où les décors étaient manifestement faux, mais où ce qui importait, c'était ce qu'on vivait à travers les personnages. Alors, Covent Garden, Ascot, tout ça, c'est faux. Mais qu'importe. Nous vivons ce film comme le spectacle originel. Tout avait été recréé pour la scène, il en est de même ici. Et tant mieux, d'ailleurs. La scène des courses est magnifique ainsi. Sans son tumulte, avec tous ces personnages figés qui prétendent s'amuser, et que la belle Eliza va faire chavirer - et même sombrer - en encourageant son bourrin, comme on le fait dans le bas-peuple !

Et puis il y a les cas de conscience : Que va devenir Eliza une fois le pari gagné (par Higgins ou Pickering, peu importe) ? Comment Higgins va-t-il (s')avouer qu'il aime Eliza ?

Et c'est dans ces séquences que le film reprend pied avec la réalité à laquelle il avait échappée tout du long : Higgins n'est rien d'autre qu'un grand égoïste et misogyne qui crèverait plutôt que d'avouer qu'il aime. Qu'il aime une femme !

Mais Cukor met tout le monde d'accord avec sa fin consensuelle.

 

Un régal !

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