Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Musique, #Martin Scorsese, #Robert de Niro
New York, New York (Martin Scorsese, 1977)

15 août 1945.
Jimmy Doyle (Robert De Niro) troque sa chemise de militaire pour une hawaïenne, ses rangers pour des chaussures bicolores et il part à la chasse. Son gibier ? Une jeune femme qui voudra bien de lui en cette grande occasion. Il rencontre Francine Evans (Liza Minnelli) qui n’est absolument pas sensible à son baratin.

Mais il y a la musique qui va les rassembler, et ils vont écumer les patelins de l’Amérique avant de se séparer : Francine est enceinte et doit se ménager.

L’orchestre continue mais doit s’arrêter, faute de public, pendant que Francine effectue quelques enregistrements, qui se révèlent de qualité.

Francine et Jimmy s’éloignent l’un de l’autre.

 

Bien sûr, on attend avec impatience la chanson éponyme, et quand elle arrive enfin, c’est presque une délivrance, pour le spectateur et les protagonistes. Il faut dire qu’elle est magnifiquement amenée, et Liza Minnelli la chante avec beaucoup de classe (1).

Mais New York, New York, c’est aussi – et surtout – un hommage aux musicals américains de l’après-guerre, et une parenté avec Singin’ in the Rain (2), autre film hommage au cinéma d’antan (les débuts du parlant). Mais, à la différence du film de Donen & Kelly, la noirceur a tendance à primer, et quand Francine s’ouvre aux couleurs (3), cela conduit à l’une des séquences les plus tragiques du film, avec la séparation inévitable. Pas étonnant alors que Scorsese parle de film musical noir.

 

On notera aussi que la dernière séquence voit Jimmy s’éloigner dans une rue sous la pluie, armé d’un parapluie qu’il ne va pas ouvrir lui non plus, mais il ne peut pas y avoir l’explosion de joie qui voyait Don Lockwood (Gene Kelly, donc) dans une situation (géographique) similaire : nous sommes chez Scorsese et la fin ne peut être une apothéose pour son personnage.

Certes, Jimmy Doyle progresse, grâce à son tube (éponyme, donc), et possède même son propre club où il reçoit quelques pointures de swing, mais au final, il n’a pas beaucoup évolué : ses chaussures sont unicolores, mais il est seul, comme au début. Et difficile de l’imaginer accompagné un jour.

 

Pour la troisième fois, Robert De Niro suit Scorsese dans cette nouvelle histoire un tantinet tragique, interprétant avec beaucoup de brio ce saxophoniste doué et on en arrive presque à croire que c’est lui qui joue vraiment à chaque fois (4) tant la posture est juste.

A ses côtés, il a une véritable chanteuse qui est – encore une fois – incroyable ! Liza Minnelli est elle aussi à la hauteur de l’enjeu, avec en point d’orgue son interprétation de ce qui est devenu depuis un standard. Encore une fois, ce sont des partitions signées par John Kander & Fred Ebb (la fois d’avant, c’était Cabaret). On vibre, et c’est ça le plus important.

Alors tant pis si ce fut un échec commercial, la musique est là, les stars aussi, et on a en prime le plaisir de voir le regretté Clarence Clemons, qui interprète Cecil Powell, un trompettiste ! (5)

 

Un film qu’on aime beaucoup, ou pas du tout.

Pour ma part, j’aime.

 

  1. Je sais que c’est Sinatra qui l’a véritablement popularisée, mais il n’empêche, je préfère Liza.
  2. On retrouve ici You are my lucky Star qui est conclut 
  3. Un cocktail qui devrait les lui faire découvrir.
  4. C’est Georgie Auld en fait qu’on entend, ce dernier interprétant aussi Frankie Harte, celui avec qui Jimmy part en tournée avant de récupérer son orchestre.
  5. Pour les néophytes, Clarence Clemons est surtout connu pour avoir joué du saxophone ténor (comme Doyle) pour le groupe qui accompagne son ami Bruce Springsteen, the E-Street Band.
Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog