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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Spike Lee
Old Boy (Spike Lee, 2013)

Joe Doucett (Josh Brolin) est un sale con. Et alcoolique, en plus.

Il a une ex-femme et une petite fille : Mia.

Un matin, il se réveille dans une chambre d’hôtel, seul.

Il va y rester vingt ans, pendant que sa fille, ailleurs, grandit et devient une femme.

Libéré, Joe n’a qu’une idée : la retrouver.

 

C’est une histoire terrible que nous propose Spike Lee. Et avec la manière : nous sommes comme Joe, nous avançons dans le noir. Et nous voyons les choses se préciser en même temps que lui, comme une résurgence de la mémoire : un voile qui se déchire et qui fait revivre le passé.

Parce que la réponse est dans le passé. Et comme Joe a toujours été un sale con, il lui est difficile de répondre aux questions qui se posent quant à son aventure.

 

Spike Lee a délaissé pour un temps les histoires identitaires pour se concentrer sur une histoire pourtant très noire (sans jeu de mots !). Son héros (si on peut l’appeler ainsi n’est pas un type reluisant et son enfermement, pour injuste qu’il soit, est tout de même une bonne chose pour lui.

Et on retrouve alors le thème de la rédemption dans cet homme, coincé dans une pièce – comme Phil Connors l’est dans une journée (sans fin !) – avec comme seul contact extérieur la télévision qui lui permet de mesurer le temps qui passe. Mais cet enfermement salutaire lui permet de rompre avec son passé peu glorieux. Et quand il sort, vingt ans plus tard (un peu après la réélection d’Obama), c’est un homme neuf, plus sain, mais avec vingt ans de plus. Son ventre arrondi par les excès a laissé place à un corps athlétique et résistant.

 

Mais pourtant, cette rédemption n’est que passagère : il ne pourra être complètement transformé que quand il aura retrouvé sa fille. S’ensuit alors un déchaînement de violence comme Lee sait en proposer, ne cachant rien au spectateur quant aux effets macabres voire gore. Joe est peut-être un homme nouveau, mais c’est toujours un tueur. Avant, c’était un tueur en affaires, maintenant, c’est un tueur tout court, avec un paquet de victimes à son actif.

 

Mais parallèlement à ces épisodes brutaux, Lee nous propose de magnifiques flashbacks où ses personnages revivent des souvenirs, devenant alors observateurs de ce qu’il s’est passé dans les lieux visités. On passe alors doucement d’une époque à l’autre sans rupture de narration. C’est magique.

Mais cela n’atténue pas pour autant les images fortes proposées.

 

Si Josh Brolin interprète un Joe plutôt crédible, malgré le manque de marques du temps sur le personnage (il aurait une petite cinquantaine d’années quand il est libéré), Sharlto Copley est un terrible Adrian Pryce. Un homme d’une grande faculté de nuisance. Et son aspect d’homme riche et raffiné n’est pas pour rassurer.

 

Sans rien révéler, j’ajouterai que même la fin est surprenante et, pour une fois pas spécialement heureuse. Mais sachez tout de même que Joe atteindra cette chère rédemption, même si ça doit arriver après la fin du film.

 

Une histoire forte pour un film encore plus fort. Et même parfois insoutenable.

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