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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Western, #Roscoe Arbuckle, #Buster Keaton
Fatty Bistro (Out West - Roscoe Arbuckle, 1918)

Fatty (Roscoe Arbuckle) est passager dans un train vers l’Ouest américain.

Chassé, il est poursuivi par des Indiens un tantinet cannibale et se retrouve dans un hameau perdu de e même Ouest un brin sauvage. Il y fait la connaissance de Bill Bullhorn (Buster Keaton), propriétaire du Saloon de la dernière Chance (1), ainsi qu’une belle jeune femme de l’Armée du Salut (Alice Lake). A ce trio s’ajoute l’infâme Wild Bill Hiccup (Al St John), bandit notoire qui tente de régenter cette ville champignon.

 

Nous sommes ici en territoire conquis : on retrouve Roscoe Arbuckle et ses collaborateurs habituels (Keaton et son neveu St John) ainsi qu’Alice Lake dans le rôle de la jeune première. Et bien sûr, c’est Arbuckle qui a le rôle du jeune premier, ce qui contraste avec les canons habituels. Mais il en va toujours ainsi chez le grand Roscoe.

Avec Out West, c’est à un monument du cinéma que s’attaque le trio comique : le western.

Et je dois avouer que nous ne sommes pas déçus.

En effet, on y retrouve quelques stéréotypes indispensables – grands espaces, personnages rudes, Indiens et coups de pistolets – ainsi que les codes habituels de l’humour de nos trois vedettes : chutes et cascades, débrouillardise et en guise de tarte à la crème (difficile à justifier dans ce monde hostile) des bouteilles que Fatty casse sur la tête de Hiccup (2).

C’est bien sûr un festival de gags menés tambour battant par Arbuckle et ses compères, sans toutefois éviter de tomber dans certains travers au goût très douteux comme on en trouve à foison dans le cinéma américain de cette époque.

 

En effet, on ne passe pas à côté de références racistes ordinaires (pour ce milieu) qui s’expriment contre les Amérindiens et un jeune homme noir.

Les Indiens sont tout d’abord présentés comme cannibales puisqu’ils comparent Fatty à un grand stock de nourriture pour l’hiver, et seront abattus sans problème par leur cible quelques temps plus tard.

De son côté, le jeune homme noir est harcelé par les cowboys qui le font « danser » dans le saloon : ils tirent par terre et le jeune homme sursaute pour éviter les balles.

Parmi ces tireurs, on retrouve notre Fatty et Bullhorn, qui avait défendu un joueur contre un tricheur auparavant, ne trouve rien à redire contre cette pratique des plus humiliantes.

Il faudra l’intervention de la jeune femme pour que cet « amusement » cesse.

 

Et puisqu’on en est à parler pistolets, on remarque que la violence est très présente dans ce film. En effet, Bullhorn/Keaton n’hésite pas à abattre de sang-froid un tricheur de poker dans le dos, l’évacuant dans le sous-sol de façon malgré tout comique comme il le fera pour d’autres importuns.

D’une manière générale, cet Ouest est hostile et il faut avoir le cœur – et l’estomac – bien accroché pour y survivre. Et même si c’est le cas…

Bref, un petit western (une vingtaine de minutes) qui n’a rien à envier au grand, où le trio vedette s’en donne à cœur joie pour le plus grand plaisir des spectateurs, même si on peut reprocher quelques débordements racistes qui nous paraissent aujourd’hui des plus incongrus et déplacés, surtout avec les événements que nous venons de connaître (3).

 

PS : Encore une fois, quelle traduction du titre...

  1. Last Chance Saloon
  2. Le nom Wild Bill Hiccup fait référence à Wild Bill Hickok, véritable cowboy et tueur de bisons pendant les guerres indiennes. « Hiccup » signifie hoquet.
  3. La mort de George Floyd, tué par la police américaine parce qu’il était noir.
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