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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Sam Wood, #Comédie
Le Gosse infernal (Peck's bad Boy - Sam Wood, 1921)

Le gosse infernal, c’est Jackie Coogan. Il s’appelle ici Henry Peck et est le fils d’un agent immobilier (James Corrigan). Et bien sûr, c’est un garnement très dissipé.

D’un côté, son père est las de ses frasques et veut le corriger, d’un autre sa mère (Lillian Leighton) lui passe tout.

Bref, nous assistons à toute une série de bêtises que fait ce galopin, parfois anodines mais surtout gênantes voire dangereuses : la première que l’on voit, c’est d’avoir libéré le lion d’un cirque.

 

Après le succès de Jackie Coogan dans The Kid trois mois plus tôt, Sam Wood exploite le filon de ce Kid. C’est donc une comédie où  le petit Jackie brille, bien sûr, mais pas autant qu’avec Chaplin.

En effet, alors que Chaplin alternait avec beaucoup de bonheur et surtout de justesse de grands moments comiques et des scènes d’émotion, ici ce ne sont que les éléments comiques qui sont mis en valeur, avec plus ou moins de bonheur.

En effet, ce souci de faire rire à tout prix amène une escalade certes, mais aussi a tendance à délaisser un tantinet l’intrigue.

 

D’ailleurs, quelle intrigue ?

On pourrait presque dire que c’est un film à sketchs où Jackie Coogan donne beaucoup de la sa malice, tant on ne voit pas bien où on va. Certes, on a une histoire d’amour, une histoire d’inventeurs et un sauvetage de dernière minute. Mais cela ne suffit pas à faire un bon film.

Non pas que nous assistons à un navet, mais on aurait pu espérer mieux.

 

Jackie Coogan est égal à lui-même mais il n’a pas la possibilité de s’exprimer pleinement, son rôle le cantonnant à créer des catastrophes toujours plus grandes. 

Les liens entre les différentes péripéties sont ténus (trop peut-être) et ne réussissent pas à nous tenir en haleine.

Tous ces gags, de différentes qualités ne sont pas exploités à fond, comme aurait pu le faire Chaplin (1).


Au final, le film est amusant, mais on aurait aimé quelque chose d’un petit peu plus subtil.
Tout comme Beyond the Rocks, dont j’ai déjà parlé ici, on attendait mieux du film. Aux côtés de Jackie Coogan, on retrouve quelques noms du cinéma muet (outre ceux déjà mentionnés) : Wheeler Oakman en jeune docteur amoureux de la sœur d’Henry (Doris May), sans oublier Raymond Hatton en épicier peu regardant sur l’honnêteté.

 

Bref, on ne peut pas faire un film seulement sur un seul personnage ou exploiter le talent d’un acteur (2), et surtout, faire rire, c’est bien (3), mais dans une intrigue structurée, c’est mieux.

 

PS : Dans le film suivant de Jackie Coogan (My Boy), l’intrigue sera plus structurée, mais le comique beaucoup moins présent.

Je me répète : n’est pas Chaplin qui veut !

 

PPS : la copie que j’ai visionnée (distribuée par Oldires.com) n’est pas d’une très grande qualité. Outre l’image qui n’a pas été restaurée et apparaît souvent passée, les plans ont été recadrés et certains intertitres sont alors incomplets. De plus, la musique qui accompagne est une suite hétéroclite de morceaux de jazz qui semblent provenir de la même époque que le film. Autant enlever le son, on ne perd absolument rien.

 

  1. Encore lui, mais que voulez-vous, après un tel chef-d’œuvre, il était difficile de l’égaler, et encore moins de le surpasser.
  2. On reconnaît à plusieurs endroits l’apport de Chaplin dans le jeu de Jackie Coogan, reprenant certaines attitudes qui ont fait son succès avec son mentor.
  3. Sans oublier que c’est très difficile.

 

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