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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Western, #Sergio Leone, #Clint Eastwood
Pour une Poignée de dollars (Per un Pugno di dollari - Sergio Leone, 1964)

Mexique, 187…

Joe (Clint Eastwood) arrive à San Miguel.

C’est une bourgade près de la frontière, où deux familles se livrent à une lutte sans merci pour son contrôle : les Rojo, des Mexicains trafiquants d’alcool ; les Baxter, des Américains trafiquants d’armes.

Et rapidement, au milieu, Joe.

 

Deux ans plus tôt, John Ford, avec L’Homme qui tua Liberty Valance, sonnait le glas du Western : la civilisation l’avait emporté sur les tireurs aux pistolets.

Alors quand Sergio Leone propose ce film – qui ne sera vu aux Etats-Unis que trois ans plus tard pour une histoire de droits – c’est une petite révolution. Un nouveau genre de western vient de voir le jour. Et comme Leone est italien, on le qualifie de « spaghetti » (tu parles d’un nom !).

 

Alors que l’intrigue se situe en Amérique du Nord, mis à part Clint Eastwood, personne n’est américain. Les acteurs viennent d’Europe (Italie bien sûr, mais aussi Espagne, Allemagne et Autriche, d’où des Mexicains aux yeux bleus…) et ne sont pas très célèbres (tout comme Eastwood d’ailleurs), ce qui permet de ne pas exploser un budget déjà serré (environ 200.000$). Et en plus, les lieux de tournage aussi étaient européens (Désert de Tabernas, Province d’Almeria, Espagne).

 

Avec ce film – qui sera suivi de deux autres par Leone, et d’une palanquée par des réalisateurs plus ou moins doués – c’est aussi les codes du genre qui sont renouvelés. Le manichéisme disparaît au profit de personnages qui, s’ils ne sont pas tous mauvais, ne sont pas complètement irréprochables non plus.

Qui est Joe – celui qu’on appellera « l’homme sans nom » – sinon un tueur à gages qui s’offre au plus offrant ? Et une fois le massacre des Baxter accompli, il n’a ni remords ni regret. C’est d’une certaine façon une sorte d’accident de parcours.

La seule fois où Joe a des sentiments, c’est pour la famille de Marisol (Marianne Koch), femme retenue par Ramon (Gian Maria Volontè), le plus terrible des Rojo.

Joe, c’est aussi le vrai personnage qui lancera Clint Eastwood, jusqu’alors célèbre pour la série Rawhide à la musique inoubliable. Mais cette expérience avec Leone lui servira aussi quand il passera derrière la caméra et réalisera l’Homme des hautes plaines ou Pale Rider.

 

Quant aux autres « affreux », ce sont des gens communs, avec des visages communs. Certains marqués par le temps – Silvanito (José Calvo), Piripero (Joseph Egger) – d’autres marqués par la petite vérole – Miguel Rojo (Antonio Prieto) – ou encore par les cicatrices.  Bref, mis à part Eastwood et Volontè, aucun ne brille par sa beauté.

De plus, il n’y a aucune flamboyance ni munificence dans la mort. Si un duel – court au vu des suivants – ou une fusillade a bien lieu, cela se termine minablement, les tués n’étant pas dans une position très académique : c’est le cas de Ramon et surtout du fils Baxter.

 

Tout est prêt pour une série de quatre westerns : la trilogie de l’homme sans nom et Il était une Fois dans l’Ouest. A chaque fois, on retrouvera le même genre de personnages : des hommes ordinaires au physique du même nom et un étranger qui arrive on sait d’où, règle ses affaires et repart. Non sans avoir tué un nombre conséquent de personnes.

Le tout accompagné par la musique formidable du grand Ennio Morricone.

 

Le western romantique est mort. Voici venu le temps des westerns réalistes.

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