Premier film d’une longue série – quatre suites + une version Burton + un nouveau dyptique, en attendant une troisième partie en août 2017 – c’est (à mon avis) le plus réussi. Les autres ne seront que des resucées plus ou moins réussies. [Je ne donnerai pas de noms...]
Alors concentrons-nous sur cet épisode. Ce qui saute aux yeux, c’est le maquillage de John Chambers. Il a posé les bases (les autres opus n’auront plus qu’à se servir). Car malgré l’idée répandue qui voudrait que tous les singes se ressemblent, nous avons ici toute une gamme de visages simiesques très différents. Aucun ne ressemble à l’autre, dans chacune des sous-catégories (gorilles, chimpanzés, orang-outans).
Une fois passées les invraisemblances langagières, on se plaît à suivre les pérégrinations de Taylor (Charlton Heston) dans un de ses derniers grands rôles de jeune premier. Enfin, plus si jeune que ça…
Et puis il y a les paysages. Le désert près du lac où amerrissent les astronautes est hostile à souhait, un véritable décor de planète extraterrestre. Les habitations, primitives du fait du budget serré, renforcent ce côté totalement étranger pour un homme de la fin du vingtième siècle.
L’intérêt du film vient de l’inversion des rôles, où les humains ne sont rien que des animaux grotesques et peu évolués. Les singes ayant les mêmes attitudes que nous humains, le plaisir de tuer en moins. On s’amuse à voir les trois juges réagir à l’hérésie en se bouchant qui les oreilles, qui la bouches, qui les yeux… On sourit aussi quand Taylor décide d’embrasser Zira (Kim Hunter) et qu’elle accepte, le trouvant toutefois franchement laid.
Mais ce film, à l’instar du livre n’est pas très optimiste. [Je résiste fermement à raconter la fin, qui, si elle n’est pas identique, possède aussi un retournement de dernière minute]
Pessimiste aussi, parce que si les singes ont conquis cette planète après les hommes, ils n’ont rien fait d’autre que reproduire leur société, avec ses travers sociaux et religieux.