Luis « Pipou » Costa (Alain Chabat) a 43 ans, est le frère de frère de 5 sœurs et le fils d’une mère veuve. Ces 6 femmes n’ont qu’un seul souhait : que leur Pipou se marie.
Seulement voilà : Pipou ne veut pas se marier. Il préfère les aventures d’un soir. Mais comme il veut la paix, il va louer la présence d’Emma (Charlotte Gainsbourg) le temps de préparer un mariage qi va capoter au dernier moment.
Mais le dernier moment arrivé, Maman Costa (Bernadette Lafont) fait un malaise et demande après cette belle-fille idéale. Elle va donc revenir, et essayer de devenir imbuvable, histoire d’être oubliée.
Mais si c’était si simple… Il n’y aurait pas de film !
Jouissif.
Une histoire de famille comme on les aime (1), avec une distribution impeccable, avec en tête le duo vedette, cela va de soi. Le principe même du marché passé entre Luis et Emma est d’avance un marché gagnant pour les deux parties puisque nous savons que cette présence formalisée (et contractuelle) ne pourra pas s’en tenir aux différentes clauses négociées. Et c’est aussi cela qui est jouissif : comment va évoluer cette situation singulière vers une relation durable inévitable.
Et c’est là qu’est tout l’enjeu de ce film au final très subtil réalisé par Eric Lartigau.
Il était normal qu’à un moment Lartigau et Chabat se rencontrent, ayant tous les deux fait leurs armes à Canal Plus, du temps où cette chaîne avait encore une réputation intacte (ou presque). D’ailleurs, on sent la patte du grand Alain dans le scénario, ainsi que dans une tenue particulière qui n’est pas sans rappeler un JTN calamiteux qui se termina par un « petit-suicide ». Mais il faut tout de même avouer que Chabat porte très bien les bas résilles.
Oui, c’est un film subtile, et ce malgré les réflexions d’Emma qui ne le sont pas toujours, dont l’extraordinaire « je vais faire caca » qui est au final très peu utilisé sur grand écran. Mais qui s’en plaindrait ? Et je ne parle pas du choix (judicieux ?) du prénom Hercule dont la rime évidente ne nous est pas épargnée.
Il n’empêche, Eric Lartigau signe (déjà) une comédie agréable et pas si anodine au final. La relation de Luis avec sa famille n’est pas simple : comment faire le poids face à des décisions démocratiques prises par une majorité féminine quand on est le seul homme qui a voie (et donc voix) au chapitre ? A ce propos, la première décision prise par le G7 (3) après la mort du père en est une illustration parfaite.
Mais derrière cette situation que va progressivement compliquer Luis se cache une réalité toujours de mise : ceux qui ne veulent pas se marier mais qui sont sans cesse pressés voir pressurés par les autres, ceux qui croient que… Bref, un enfer pour ceux qui ne pensent pas comme tout le monde. On retrouvera ce traitement de la différence dans un autre film de Lartigau dont j’ai déjà parlé ici : La Famille Bélier.
Alors faites-vous plaisir, et laissez-vous aller à cette comédie pas si innocente que ça, une de ces comédies qui se déguste avec gourmandise. Et le duo Chabat-Gainsbourg est vraiment irrésistible.
- Enfin, comme je les aime…
- Seuls les initiés comprendront, désolé pour les autres…
- Rassemblement des membres de la famille autrefois présidé par le père et dont le G semble signifier « Gynécée ».