Le « Prince des renards » dont il est question dans le titre original, c’est le capitaine Andrea Orsini (Tyrone Power), homme de confiance de l’homme fort de l’époque, Cesare Borgia (Orson Welles), celui du titre français.
Borgia veut dominer l’intégralité de
Bien sûr, Borgia ‘est pas satisfait et un long siège commence…
Bien entendu, le résumé ci-dessus ne prend pas en compte toute la complexité de la situation, et Henry King, vétéran du cinéma, nous réjouit avec ce film d’intrigue(s) italienne(s) et qualifié de cape et d’épée avec abus. Seul le final peut justifier ce qualificatif, mais ce n’est rien par rapport au reste du film.
Parce que nous sommes au tournant du quinzième siècle, quand le seizième fait son apparition, et surtout quand le pouvoir de Cesare s’effrite.
Mais nous sommes à Hollywood (1), alors la vérité historique s’efface au profit du spectacle…
Et question spectacle, nous sommes gâtés : entre le faste des banquets- avec danseuses plus ou moins lascives (attention au code Hays !) – et la reconstitution du siège, c’est un véritable festival pour les yeux. Il ne manque que la couleur !
Et l’affrontement – distant – entre Borgia et Orsini est de toute beauté, le premier étant encore plus rusé, voire retors que le second !
Et encore une fois, si le duo en tête d’affiche fonctionne, c’est aussi parce que ceux qui suivent au générique sont à la hauteur de l’enjeu.
En premier lieu Everett Sloane – qui retrouve encore une fois son complice Welles – dans un rôle tout aussi retors que les deux autres : condottiere qui doit assassiner Orsini, il passe au service de ce dernier avant d’être engagé par Cesare soi-même ! De plus, son physique – magnifiquement travaillé par l’équipe de maquillage – s’accorde magnifiquement avec son personnage iscariotesque… D’ailleurs, Orsini ne s’y trompe pas : ayant des dispositions artistiques, il ne manque pas de peindre ce personnage complexe.
On notera aussi la participation de deux autres hommes de main de Borgia, Leslie Bradley (Don Esteban), autre méchant patenté et Eugene Deckers, qui ont en plus la tête de l’emploi !
Bref, une distribution là aussi à la hauteur.
Avec en prime la très belle Marina « Eunice » Berti (Angela Borgia, cousine de).
King, vieux briscard d’Hollywood, s’en donne à cœur joie et nous offre un siège superbe avec une violence un tantinet supérieure à ce qui se fait habituellement, l’éloignement pouvant en être la cause ! Certes, ce n’est pas l’assaut de Paris dans la série Vikings, mais tout de même : projectiles enflammés, archers et arbalétriers qui font mouche »… Ca tombe comme à Gravelotte !
Et la présence de Tyrone Power – pour la septième fois (sur 10 !) – à ses côtés est un autre gage de qualité de ce film. Son charme allié à son agilité en fait un personnage très attachant. Et s’il est présenté comme celui qui va permettre la chute de Borgia n’est pas non plus pour déplaire (2). Qu’importe la réalité historique, c’est du cinéma.
Et du grand cinéma !
- La production, bien sûr, vu que tout a été tourné sur place !
- La mort du pape Alexandre VI (père de Cesare) est la véritable cause de sa chute inévitable.