Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Harold Lloyd, #Fred C. Newmeyer, #Sam Taylor, #Muet, #Comédie
Monte là-dessus ! (Safety Last! - Sam Taylor, Fred C. Newmeyer, 1923)

Un jeune homme, Harold (Lloyd), derrière des barreaux, dit adieu à sa fiancée Mildred (Davis).

Derrière lui, une potence avec une corde.

Il est prêt pour le long voyage.

En effet, il va prendre le train, et la potence n'est autre qu'un relai de poste pour le machiniste.

Dès la première séquence, le ton est donné qui prévaudra pour tout le film : la vérité est ailleurs.

Le film n'est qu'une succession de mensonges : le spectateur en est la première victime, puis ce sont la bien aimée de Harold et les gens qui travaillent avec Harold au magasin, directeur inclus.

Harold fait croire à sa logeuse qu'il est absent, se fait passer pour un mannequin d'exposition, et surtout se fait passer pour un homme fortuné qui a réussi dans la grande ville auprès de sa fiancée.

Alors évidemment, quand elle décide de lui rendre une visite surprise, les choses se gâtent.

Mais comme il n'est plus à un mensonge près...

 

On retrouve le trio Hal Roach, Sam Taylor et Jean C. Havez pour l'une des comédies les plus célèbres avec Harold Lloyd, si ce n'est la plus connue.

Elle est célèbre pour la scène - devenue culte - du jeune homme accroché à l'aiguille d'une horloge murale, en haut du Bolton Building. Elle se situe dans une séquence où Harold se fait passer pour un monte-en-l'air escaladeur de buildings comme on en trouvait à cette époque aux Etats-Unis, un de ces aventuriers des temps modernes qui voulaient faire parler d'eux en prenant des risques insensés.
Et pourtant, cette séquence arrive seulement à la fin du film, pendant les vingt dernières minutes.

Avant cela, on s'en sera donné à cœur joie dans le magasin en suivant Harold se dépêtrer

- d'une bande de mégères venues le harceler à son rayon - textiles - s'arrachant sa présence pour obtenir satisfaction dans leur commande ;

- de sa fiancée venue lui rendre visite, et donc se faire passer pour ce qu'il n'est pas auprès d'elle comme des autres employés !

Les scènes dans le magasin sont toutes plus drôles les unes que les autres, Harold jonglant entre sa fiancée, ses clientes et ses collègues pour notre plus grand bonheur.

Mais bien entendu, c'est tout de même la séquence d'escalade qui marque le plus. Il s'agissait d'un mensonge supplémentaire : se faire passer pour l'escaladeur - en fait son meilleur ami (Bill Strother) - et échanger avec cet ami en cours d'ascension, sans que personne ne s'en aperçoive.

Mais il faut bien que le menteur soit pris à son propre piège. Et c'est bien Harold qui va grimper tous les étages, sous les yeux de la foule ébahie, ainsi que ceux de Mildred, effrayée de le voir prendre tant de risques.

Quels risques, d'ailleurs ? Tomber ? Pas de si haut que ça, si on en croit le documentaire The third Genius (1989) de Kevin Brownlow et David Gill : tout a été fait en studio. Mais c'est là qu'est le sublime : ça ne se voit pas (sauf si on connaît les trucs, et même dans ce cas). C'est magnifique ! Cela n'aurait tout de même pas empêché Harold Lloyd de se casser un membre en cas de chute, tout de même. Et en plus, il avait déjà perdu deux doigts sur un autre film !

En plus d'être le film le plus connu de Harold Lloyd, c'est aussi celui qui verra sa dernière collaboration avec Mildred Davis. Maintenant qu'ils sont mariés, elle ne tournera plus (sauf en 1927 : Too many Crooks, son vrai dernier film).

Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog