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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Policier, #David Fincher, #Morgan Freeman
SE7EN (David Fincher, 1995)

Sept.

Sept jours de la semaine.

Sept péchés capitaux.

Un par jour.

Presque.

 

David Fincher, pour son deuxième long métrage, délaisse l’espace (Alien 3) pour l’atmosphère étouffante d’un film policier poisseux, où les sens sont aussi importants que les  crimes.

Sept crimes répertoriés, chacun en relation directe avec l’un des péchés capitaux : gourmandise, avarice, paresse, luxure, orgueil, envie et colère.

 

Sept crimes pour un seul criminel, calme, froid, réfléchi : John Doe (1). John Doe, c’est n’importe qui, un visage dans une foule. Mais ici, pas de foule, et le visage n’est révélé que quand il n’a plus d’importance.
De toute façon, ce visage n’est jamais le plus important. C’est la mise en œuvre qui nous intéresse.

 

Nous avons deux policiers, deux conceptions d’un même métier, deux conceptions de la vie. Entre eux, un gouffre qui va progressivement se combler jusqu’à les réunir. Ce n’est pas le schéma habituel avec le vieux flic qui est là pour former le jeune loup. Jamais. Ce sont deux hommes qui finalement ont le même sens du devoir, avec des différences dans leurs pratiques.

Mills (Brad Pitt) est le jeune flic qui travaille dans l’urgence, qui ne se repose qu’une fois l’affaire résolue. Alors que Somerset (Morgan Freeman, tout juste grisonnant), c’est la vieille méthode, celle qui prend le temps de bien réfléchir et de s’informer. Pendant que Somerset prend le temps d’aller consulter les ouvrages nécessaires, Mills se procure des œuvres condensées, arrivant finalement au même résultat.

 

Ce sont deux mondes qui s’opposent.

L’ancien, lent, qui requiert du calme (une bibliothèque publique) et à la limite un peu de musique classique (Suite no 3 in ré majeur, BWV 1068 de J.S. Bach), pour aider à la réflexion. Somerset est un rationnel.

Le nouveau, fait de vitesse et de bruit : celui de Mills qui réfléchit pendant que la télévision l’abreuve de basketball pendant qu’il déguste une bière, s’agitant tant que la clé ne se dévoile pas. Mills est un instinctif.

Somerset a rarement sorti son arme, et ne l’a jamais utilisée. Pas Mills.

 

Et cette différence de personnalité s’accentue quand il est question de performances physiques : Mills court derrière le tueur pendant que Somerset ne peut que compenser son absence de forme par une stratégie dans le déplacement.

Cette scène d’ailleurs est une magnifique poursuite, entièrement à pied, derrière un tueur sans visage et qui s’escamote à chaque fois que Mills a un angle de tir, ramenant ce dernier au niveau de son coéquipier : il a sorti son arme et n’a pas fait feu une seule fois.

C’est une formidable course où le caméraman est au cœur de l’action (comme presque tout le temps du film), caméra à l’épaule accentuant ainsi la tension générée par cette poursuite.

 

Et puis il y a la femme (2). Chacun des deux en a une ou en a eu une. Et Somerset se retrouve à chaque fois dans la même situation : faut-il garder l’enfant ? Si la première fois il a su répondre, il n’en va pas de même pour la seconde. Normal, cette fois, ce n’est pas lui le géniteur.

 

  1. Pas besoin de vous donner son nom : si vous avez vu le film, vous le connaissez, sinon, vous seriez aiguillé. La surprise est un des éléments du film.
  2. Gwyneth Paltrow, trop rarement – sur l’écran – magnifique.

 

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