Plus que neuf jours. Neuf jours pour que le candidat Pierre-Henry Mercier (Albert Dupontel) fasse la différence contre son adversaire de l’extrême-droite Pajout (Scali Delpeyrat). Nous sommes dans l’entre-deux tours de l’élection présidentielle. Election qui, semble-t-il, n’a pas passionné les foules.
Mercier, est une personnalité lisse, jouet d’intérêts supérieurs. Bref, il n’est pas à sa place.
Ailleurs (pas très loin non plus), la journaliste Nathalie Pove (Cécile de France) remarque certaines anomalies dans l’entourage de ce candidat falot. Mais comme elle a été reléguée aux sports, il n’y a pas lieu d’en faire un scoop. Sauf que la rédaction de la chaîne (France +) la remet en scène dans la politique. Elle va donc suivre cette fin de campagne avec son caméraman attitré, Gus (Nicolas Marié), le spécialiste du football !
Certes, nous sommes bien loin du sublime Au-Revoir là-haut, mais nous restons chez Dupontel, et rien que cela, c’est très appréciable. Et à nouveau, il ne déçoit pas, distillant son humour dans un sujet qui pourtant n’en relève pas de premier abord. Surtout qu’il y a des noms qu’on peut mettre derrière ce drôle de candidat !
Robert Kennedy (1925-1968), tout d’abord, lui aussi candidat à la présidence, abattu au sortir d’un meeting, comme le sera Mercier (flûte, je vends la mèche !). C’est d’ailleurs à lui que pensait Dupontel quand il a commencé son film.
Mais nous pensons aussi à un candidat beaucoup plus proche de nous qui lui, est allé jusqu’au bout. Comme lui, il est entouré de financiers qui influent sur sa politique (ou du moins celle qu’il veut mettre en place).
Est-il besoin de dire son nom ? Un indice alors : il découvre l’amour à l’école…
Avec ce film, Dupontel entre de plain pied dans la politique en réussissant à nous faire rire. Il faut dire que le duo formé par Cécile de France et Nicolas Marié est irrésistible : la relation entre les deux personnages est totalement improbable (encore que…) et c’est aussi cela qui nous réjouit. Avec en prime quelques interventions d’une rédactrice (Magali Bonnat) qui tombent au bon moment pour nous, mais pas vraiment pour eux !
Et le seul (enfin l’un des seuls) qui ne nous fait pas spécialement rire, c’est Albert Dupontel. Il faut dire que son rôle ne s’y prête pas vraiment. Et c’est aussi pour cela que le comique ressort.
Bref, une comédie sérieuse – normal, l’humour, c’est toujours sérieux – et qui s’ouvre sur une pensée pour trois personnalités qui ont disparu depuis le dernier film (réalisé) de Dupontel : Tavernier, Belmondo et Deville. Trois grands noms, comme toujours avec ce réalisateur.
Et puis on peut presque parler de film familial puisqu’on retrouve, outre Nicolas Marié, des habitués : acteurs, techniciens (Christophe Pinel, Mimi Lempicka, etc.), production (Catherine Bozorgan)… Jusqu’au compositeur de la bande originale qui signe ici sa cinquième partition pour Dupontel.
Alors, à voir ?
Ben oui.