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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Albert Parker, #John Barrymore, #Sherlock Holmes
Sherlock Holmes contre Moriarty (Sherlock Holmes - Albert Parker, 1922)

Une pipe, un chapeau, un docteur amical, un professeur maléfique : c’est Sherlock Holmes, et c’est déjà (au moins) la troisième apparition du personnage mythique de Sir Arthur (Conan Doyle).

Et pour l’interpréter, un monstre sacré lui aussi : l’immense John Barrymore.

Avec le docteur Watson  pour l’assister : le débutant Roland Young.

Bref, comme le dit mon ami le professeur Allen John, tout est réuni pour faire un grand film.

Mais, et je suis toujours d’accord avec mon ami, la montagne a accouché d’une souris.

 

On s’ennuie. On s’ennuie au début, on s’ennuie au milieu, on s’ennuie à la fin, avec quelques minutes d’action dans le dernier quart d’heure, mais pas assez toutefois pour rattraper le reste.

Sans arriver au degré spectaculaire du film de Guy Ritchie, on aurait aimé un peu plus d’animation dans cette histoire très improbable du « plus grand détective du monde ».

Mais ça ne vient pas.

Et c’est bien dommage, parce que la distribution nous faisait réellement espérer un film très enlevé. Outre les deux acteurs précédemment cités, on retrouvait le smart William Powell, la belle Carol Dempster – prêtée pour l’occasion par D. W. Griffith –, Hedda Hopper ou encore Gustav von Seyffertitz dans le rôle du méchant professeur Moriarty*. C’est très certainement le personnage le plus réussi : crâne dégarni et cheveux hirsutes, sourcils plus que broussailleux, nez proéminent et légèrement crochu, la silhouette un tantinet voûtée, et se frottant les mains… Il a tout du Méchant. [Et ça tombe bien, il l’est]


Pour le reste, c’est très plat. Holmes n’est qu’un poseur, le plus souvent de profil, les yeux plissés pour exprimer la méfiance… John Barrymore est continuellement statique, nous proposant continuellement son profil beau certes, mais on ne fait pas un film avec seulement une belle gueule. C’est comme la caméra de  J. Roy Hunt qui s’accorde un (tout petit) peu de mouvement vers la fin : il y a une façon de filmer qui semble vieillotte, un peu comme si on avait tourné le film dix ans plus tôt (je sais, j’exagère un peu, mais pas tant que ça). Cela manque de plans plus rapprochés voire gros, sur les visages, sur des détails (etc.) ainsi qu’un montage lus dynamique.

 

Une seule fois, nous avons droit à l’exceptionnelle capacité de déduction de Holmes. Il est vrai que le film étant muet, cet aspect ne peut pas être trop développé, le langage entrant beaucoup en compte. Mais tout de même.

On aurait aimé un peu plus de cet humour britannique que le cinéma hollywoodien maîtrise si bien.

Filmer à Londres ne suffit pas pour une telle histoire. En effet, si nous n’avions pas quelques plans de la ville – dont un beau Londres vu du ciel en ouverture – on pourrait douter que l’équipe de tournage s’est déplacée là-bas. De la même façon, une infime partie de l’intrigue se situe en Suisse : était-il utile d’aller y tourner ?

 

Bref, une version qui fut longtemps perdue avant d’être retrouvée et remontée dans les années 1970, par – entre autres – l’immense Kevin Brownlow, avec l’aide de Parker soi-même (qui mourut en 1974).

Mais, à mon avis, l’histoire de la restauration est plus intéressante que le film restauré…

 

 

 

* Sans oublier la présence de David Torrence, le grand frère du non moins grand Ernest.

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