Chicago, février 1929.
Joe (Tony Curtis) et Jerry (Jack Lemmon) sont deux musiciens de jazz. En rupture de contrat et recherchés par des mafiosi (dont George Raft, excusez du peu), ils se font passer pour deux musiciennes et sont engagés par Sweet Sue dans son jazz band de filles (exclusivement !).
Et c’est là que le film prend tout son sel.
Wilder réussit à faire rire avec un sujet qui faisait scandale en 1960 (et encore dans les milieux intégristes de nos jours !) : les travesti, et par extension, les homosexuels. Et ce rire est sain. Il n’y a pas de volonté de grossir le trait voire de se moquer, comme le font les « attardés » de la chanson de Charles Aznavour, comme ils disent.
Non, rien de tout ça. Tout d’abord parce que le choix de Joe et Jerry n’est pas sentimental mais bien une volonté de sauver leur peau.
Et si Joe/Josephine retrouve rapidement des habits d’hommes pour courtiser Sugar (Marilyn Monroe), il n’en va pas de même pour Jerry/Daphné qui joue le jeu jusqu’au bout : baignade à la mer avec les autres filles, flirt et danse avec Osgood Fielding III (Joe E. Brown, adorable)…
Car c’est Daphné qu’on aime à suivre tout au long de ce film. La scène de danse étant un beau moment. Jack Lemmon est phénoménal. Il n’est plus un homme traqué, il est devenu Daphné : il songe à son avenir avec Osgood !
Pas étonnant que ce film soit devenu l’une des références du mouvement LGTB : nulle part il n’est dit ni suggéré que l’homosexualité est condamnable (ce qui est assez novateur pour l’époque) Et la réplique finale va carrément dans ce sens !
Alors on savoure, comme toujours avec Billy Wilder.
Et puis on attend avec impatience que Marilyn nous fasse : « boop-boop-pi-doo ! »
Mais une question reste : qu’est-ce que certains aiment chaud ?
La réponse dans le film, lors de la première rencontre entre Sugar et Junior.