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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Julien Duvivier
Sous le Ciel de Paris (Julien Duvivier, 1951)

Un pêcheur – Lambolle dit Bouboule – et son chien de chasse (Rivers-Cadet).

Une vieille dame – mademoiselle Perrier – et ses chats (Sylvie).

Une petite fille – Colette – qui a reçu des mauvaises notes (Marie-France).

Un futur interne – Georges – recalé (Daniel Ivernel).

Un artiste – Mathias – tourmenté (Raymond Hermantier).

Une jeune fille – Denise – qui débarque Gare de Lyon (Brigitte Auber).

Une usine occupée.

Un macchabée qui descend la Seine.

Et la voix de François Périer pour nous offrir cette drôle de visite guidée de Paris : pas de monument, mais des gens, ordinaires, qui vivent et qui meurent.

 

Des destins qui se croisent ou non, sous un ciel bleu rempli de promesses. Mais comme c’est Julien Duvivier qui est aux commandes, le ciel immaculé ne va pas le rester bien longtemps.

En effet, sous cette journée ensoleillée, de sombres événements se préparent.

 

Ces destins sont avant tout des errances. Chacun avance au petit bonheur, ou au petit malheur. Mais dès le début, le ton est donné. La vieille dame aux chats passe devant une maison où on accroche les tentures des obsèques, dans une maison où arrive une sage-femme : un s’en va, l’autre arrive. Il en va ainsi dans le film. Pour que Hermeneault (Jean Brochard) revienne à la vie, il faut que quelqu’un meure.

Chacun va donc errer. Denise à la recherche de l’amour la fortune et la gloire (rien que ça) ; la vieille après 64 francs pour nourrir ses chats ; la noce d’argent de place en place ; Colette de l’Australie aux Canaries ; Georges de l’oral au bloc ; Mathias de femme en femme ; et le macchabée au fil de l’eau, attendant d’être repêché.

Et au bout des ces errances, des promesses plus ou moins tenues.

 

Alors oui, les dernier vers de la chanson éponyme (chantée par Jean Bretonnière) illustrent assez bien ce film :

« Mais le ciel de Paris n’est pas longtemps cruel

Pour se faire pardonner il offre un arc-en-ciel. »

 

Sauf que l’arc-en-ciel est en noir et blanc, Duvivier oblige.

On arrive sur une fin mitigée. D’un côté de bonnes choses arrivent, mais elles sont contrebalancées par d’autres éléments plus noirs.

Comme toujours chez ce cinéaste, le côté noir est très présent. Les visages bruts qui dévisagent, les remarques désobligeantes livrées tel quel, et la mort qui rôde et finit par frapper.

Alors ce bout d’arc-en-ciel, même en noir et blanc, on doit s’en contenter. Mais qu’en sera-t-il du lendemain, quand les chats auront tout mangé ? Qu’en est-il du prochain jour d’école ?

 

C’est le personnage de Denise qui résume le mieux le sentiment de noirceur qui se dégage malgré tout du film. Elle est à la poursuite de l’amour, de la fortune et de la gloire. Elle aura les trois, dans l’ordre : un amour perdu (celui qu’elle aime est infirme), une fortune inutile et une gloire éphémère comme l’annonce la narrateur.

Duvivier sera toujours Duvivier.

 

On se consolera en retrouvant quelques figures du cinéma français : l’infatigable René Génin, le jeune Serge Grave qui a grandi depuis qu’il était Baume, et un jeune guitariste qui a encore du temps avant de devenir le vieux Marius dans Les Bronzés font du ski : Maurice Chevit.

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