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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Ted Wilde, #Harold Lloyd
En Vitesse (Speedy - Ted Wilde, 1928)

Un tramway et son cheval.

Un gang d’individus patibulaires.

Un autre gang de vieux commerçants.

Babe Ruth (star puis légende du baseball et des Yankees de New York).

Une bagarre homérique.

Une course trépidante à côté de laquelle celle de Ben Hur est une promenade de santé (enfin presque !).

Un jeune homme à lunettes.

 

Speedy, ça veut dire rapide.

Mais ici, Speedy*, c’est avant tout un jeune homme (Harold Lloyd). Un jeune homme plein de ressource, et comme son surnom l’indique, très rapide. Et ce qui est le plus rapide chez lui, c’est le temps qui passe entre deux boulots : il est sans cesse obligé d’en changer !

Au grand dam de sa fiancée, Jane Dillon (Ann Christy).

Jane a aussi un grand père, Pop Dillon (Bert Woodruf), qui conduit le dernier tramway à cheval de New York, au grand déplaisir des grandes compagnies, prêtes à tout pour se débarrasser de ce vestige de l’ancien temps.

Mais Speedy veille.

 

Le cinéma muet vit ses derniers instants. C’est d’ailleurs le dernier muet de Lloyd. Le burlesque meurt à petit feu lui aussi. Et pourtant, quelle fin de règne ! Bien sûr, on a les inévitables coups de pied au derrière, mais que de chemin parcouru par le cinéma burlesque américain. Et Harold Lloyd a rempli sa part.

Encore une fois, on retrouve son personnage de grand gamin à lunettes, un peu niais mais au grand cœur, et courageux. On retrouve encore un petit (Pop Dillon) menacé par un grand, mais secouru sans hésitation par notre héros.


Par notre héros et une bande de petits vieux, habitués du tramway de Dillon, qu’ils utilisent comme lieu de réunion la nuit venue. Et ces gentlemen furent essentiels au succès de ce film. Car si on se souvient de la scène du milk bar où Lloyd donne les scores du baseball en utilisant les gâteaux, on devrait plus se souvenir de la bagarre qui éclate entre ces vétérans (dont certains de la Guerre de Sécession, côté nordiste, bien sûr) et un gang de voyous prêts à tout pour faire cesser le tramway.

C’est, à mon avis, l’une des plus grandes bagarres du cinéma, avec celle de L’Homme tranquille (John Ford, 1952), la Taverne de l’Irlandais (idem, 1963), 1941 (Steven Spielberg, 1979) et l’inoubliable bataille de tartes à la crème dans Battle of the Century (Clyde Bruckman, 1927).

C’est un festival de coups de pieds, poings, battes et jambe de bois ! Du grand art. Rarement bagarre n’aura été aussi jouissive. On jubile du début à la fin devant les folles trouvailles du scénario pendant cette séquence.

 

Une autre curiosité du film est l’utilisation de l’incrustation (ex : fond bleu) pendant la course du tramway. Alors que la majeure partie du film fut tournée réellement à New York, certains inserts nous montrent des plans rapprochés de Lloyd conduisant le tramway alors que le décor défile derrière lui. Mais en alternant avec des plans d’ensemble de cette même course voire un tantinet plus écartés – on n’y distingue pas exactement Lloyd – cet effet (qu’on trouve déjà dans Le Vol du grand rapide (1903), n’est pas encore très fréquent au cinéma en 1928 – passe magnifiquement (rappelez-vous Cary Grant, ivre dans la voiture, dans La Mort aux trousses).

 

Comme pour Buster Keaton et Le Figurant (1929), nous assistons aux adieux de Lloyd au cinéma muet. Mais si le film de Keaton exprimait une certaine mélancolie, il n’en est rien ici. C’est un festival de rythme et de comédie.

 

A redécouvrir sans plus attendre !

 

 

* C’est aussi comme ceci que James Darsie Lloyd (le père de qui vous savez) appelait son rejeton…

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