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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Woody S. van Dyke, #Tarzan
Tarzan l'Homme singe (Tarzan the ape Man - Woody S. van Dyke, 1932)

Une petite pensée pour Hubert

 

Le cri.
C'est son cri qu'on retient en premier.

C'est ce cri qui fait qu'il est Tarzan avant tout. Qu'il est le seul et unique, que les autres, même s'ils ne sont pas des copies resteront toujours loin derrière.

Tarzan, c'est Johnny Weissmuller, avant tout un athlète, mais surtout la personnification du héros d'Edgar Rice Burroughs.

Combien de générations d'enfants a-t-il fait rêver ?

 

Jane Parker (Maureen O'Sullivan) vient d'arriver en Afrique : elle y rejoint son père James (C. Aubrey Smith) qui fait du commerce avec les populations autochtone, avec son partenaire Harry Holt (Neil Hamilton).

Mais leur objectif est autre : ils veulent découvrir le fameux cimetière des éléphants afin de fournir de l'ivoire pour le monde entier (et toucher au passage la prime de 1.000.000 de Livres...). Jane est ravie de cette idée et décide de les accompagner.

Sur leur chemin, en plus des dangers intrinsèques à la savane et la brousse, un personnage enlève Jane : c'est Tarzan, un homme qui vit avec les singes et communique avec les animaux.

 

Du roman original de Burroughs, peu de choses, sinon cet homme sauvage qui vit au milieu des singes. Van Dyke part du principe que les spectateurs connaissent son histoire - malheureuse - avec la mort de ses parents. Mais surtout van Dyke met en place les personnages qui feront le succès de cette série qui comportera douze épisodes (dont la moitié avec Maureen O'Sullivan) et se poursuivra jusqu'en 1948.

Tarzan fait partie des films exotiques chers au cinéma américain, avant d'être éclipsé par les histoires fantastiques de James Whale ou encore Cooper & Schoedsack, et toute cette vague de films où les créatures d'épouvante vont se succéder pendant quelques décennies. Mais Tarzan tiendra bon et rassemblera petits et grands pour ses aventures.

L'Afrique de van Dyke est avant tout sauvage. Mais Parker et Holt sont avant tout des colons. Ils se comportent en supérieurs aux Africains. Dès le début, il y a une tentation documentaire, quand Jane arrive. Holt lui fait découvrir les peuplades avec lesquelles il traite (je n'ai pas dit qu'il les exploitait). Mais quand l'expédition se met en marche, Parker et surtout Holt montrent leur vrai visage : les porteurs sont tous noirs - ce qui est normal, c'est la population majoritaire en Afrique - et menés par Riano (Ivory Williams), qui n'hésite pas à utiliser le fouet pour faire avancer l'expédition. Et quand Riano n'y arrive plus, c'est Holt lui-même qui fouette ses porteurs afin de les faire avancer.

Une telle expédition est totalement inconcevable de nos jours - du fait de la préservation des espèces, même si ça ne décourage pas les braconniers - surtout quand on voit le nombre d'hippopotames tués lors du passage de la rivière. Et Jane n'est pas passive, tuant un hippopotame un peu trop entreprenant. Et puis ce cimetière des éléphants n'est qu'une chimère, qui fera fantasmer les chasseurs d'ivoire jusqu'au milieu du vingtième siècle.

 

Mais Tarzan, c'est aussi l'avènement du bon sauvage cher à Rousseau. Sa rencontre avec Jane le présente comme un enfant découvrant peu à peu le monde - en accéléré - et essayant de l'apprivoiser. Si la première réaction de Jane est la peur - c'est toujours pareil quand on ne connaît pas - elle ne dure pas : rapidement elle va apprécier ce rude sauvage totalement glabre (ça explique qu'il ne soit pas hirsute, comme le voudrait la logique), jusqu'à l'aimer. « Il m'appartient» finit-elle par avouer, après leurs adieux.

Et puis il y a le dernier ingrédient des films à venir : la tribu hostile. Ici ce sont des nains noirs (on a récupéré ceux qui travaillaient à la MGM et on les a carrément peints !). Ils sont cruels - c'est obligatoire - et offrent leur victime en sacrifice à un énorme gorille (Ray Corrigan). Là encore, on remarque le parti pris de l'époque : seuls les éléments noirs de l'expédition sont tués par cette créature.

Enfin, je n'oublierai pas la troisième star de ce film, après Johnny Weissmuller et Maureen O'Sullivan : Cheeta. C'est un personnage imaginé pour le film et qui a un rôle très important. C'est lui qui va alerter Tarzan quand Jane et ses compagnons sont enlevés par les nains. Van Dyke n'hésite pas à montrer de larges séquences de ce chimpanzé, nous permettant d'admirer son adresse et son agilité.

 

A noter que les dialogues - dont le célèbre « Tarzan. Jane. Tarzan. Jane... » sont d'Ivor Novello, celui qui fut l'étrange locataire d'Alfred Hitchcock dans le film éponyme.

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