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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Drame, #Tom Buckingham
The Arizona Express (Tom Buckingham, 1924)

D’un côté nous avons la famille Keith avec la belle Katherine (Pauline Starke) et son frère David (Harold Goodwin), l’oncle McFarlane (William Humphrey) et le vieux radoteur ami de la famille, le juge Ashton (Frank Beal).

De l’autre, nous trouvons la belle Lola Nichols (Evelyn Brent) et son amant Victor « Vic » Johnson (Francis McDonald). Si elle est danseuse de cabaret, lui n’a rien d’un enfant de chœur et est recherché par les polices de trois continents comme le précise un intertitre.

J’oubliais : il y a aussi le train. L’Arizona Express dont l’employé des postes qui y travaille se nomme Steve Butler (David Butler) et rêve de romance.

Le lien entre tous ces gens ? Un jour Katherine a failli rater son train vers l’Est et c’est Steve qui l’a aidée à monter. De son côté, David est amoureux de Lola qui voit en lui un pigeon idéal : il travaille à la banque de son oncle.

Un soir, le même oncle décide d’avoir une explication avec la séductrice. Malheureusement pour lui, Johnson est là qui le tue. Un orage se produit et dans la pénombre, David croit avoir tué son oncle. Il est condamné à mort.

 

Cette intrigue un tantinet tarabiscotée n’est qu’une partie du scénario total puisque la condamnation à mort n’intervient qu’à la fin du premier tiers du film (27 minutes). Il reste alors encore deux fois ce même temps pour que Katherine réussisse à innocenter son frère, ce qu’elle parviendra à faire, rassurez-vous. Cette histoire de sauvetage de l’innocent n’est pas sans rappeler les nombreuses réalisations du grand D.W. Griffith et ses sauvetages de dernière minute. Parce qu’ici aussi, nous avons droit à un sauvetage de dernière minute mais dans la même optique que le scénario (1) : compliqué.

 

C’est d’ailleurs ce scénario compliqué qui freine le film et lui empêche de trouver son rythme. Quant à l’express, à part le coup de main à Katherine, on ne voit pas très bien son rôle dans le film. Mais heureusement, cela ne va pas durer, et Buckingham va alors montrer l’étendue de son talent. Dans l’autre partie du scénario, dont je n’ai pas parlée plus haut, on trouve une évasion spectaculaire – 10 hommes qui sortent par une brèche causée par un train lancé sur les murs de la prison – et surtout le parcours du combattant de Katherine pour apporter au gouverneur de l’état la preuve de l’innocence de son frère. Cet épisode là aussi très spectaculaire utilise presque tous les moyens de transports de l’époque, la voiture, le cheval et bien sûr le train qui nous ramène au titre. La séquence dans l’express est d’ailleurs très spectaculaire puisqu’on a une lutte entre Steve et Johnson & C° dans un train fou au bord de précipices très profonds. Bref, du grand spectacle.

Et Buckingham se sort admirablement de cette séquence, lui qui a aussi œuvré en tant que chef-opérateur : la caméra est toujours placée au bon endroit, mettant en valeur l’aspect spectaculaire de ce train sans contrôle qui fonce vers une issue inévitablement tragique : le train à un moment sortira de ses rails et ira s’écraser au fond du ravin.

 

Bref, c’est un film très spectaculaire où il faut tout de même passer sur cette intrigue un brin improbable et savourer les différentes séquences d’action à couper le souffle. Buckingham est un réalisateur aujourd’hui oublié et qui en douze ans a tout de même réalisé cinquante films dont cette curiosité servie par une distribution certes, moins prestigieuse que chez les maîtres de l’époque mais dont les noms ne sont pas inconnus aux aficionados de la période muette.

 

A (re)découvrir.

 

  1. De Robert N. Lee et Frederick J. Jackson, d’après une histoire de Lincoln J. Carter.
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