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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Biopic, #Martin Scorsese
The Aviator (Martin Scorsese, 2004)

Un ballet d’avions dans le ciel alors que résonnent les accords de Toccata et fugue en ré mineur de J-S Bach, voilà le summum du bonheur pour cet « aviateur », le tycoon Howard Hughes (Leonardo di Caprio) : homme d’affaire, cinéaste, producteur et bien sûr pilote de renom.

 

Deux heures cinquante pour nous raconter vingt ans de la vie de ce magnat atypique, finalement, ce n’est pas si long que ça. Surtout qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer. Le rythme du film est à l’image de son personnage : sans cesse en mouvement, toujours en quête d’absolu, toujours regardant vers l’avant.

 

Mais si vingt ans passent sous nos yeux, ce n’est pas de manière linéaire. On suit la genèse de Hell’s Angels jusqu’à sa sortie (1927-1930), puis on fait un bond en avant sur le tournage de Sylvia Scarlett (1935) où Howard rencontre l’une des femmes de sa vie* : Katharine Hepburn (Cate Blanchett).

Puis nous faisons un nouveau bond et nous nous retrouvons pendant la deuxième guerre mondiale, et un dernier saut qui nous emmène en 1947 avec la tentative de décollage d’un titan des airs, le Hercules, véritable aboutissement de Hughes dans l’aviation.

A chaque fois, si in sous-titre ne nous prévient pas, ce sont les dialogues qui nous indiquent le temps passé, rappelant des succès précédents au cinéma (Hell’s Angels, Scarface) ou encore la situation internationale.

 

Mais à chaque période, la reconstitution est absolument merveilleuse, jusque dans le choix des personnages réels utilisés. En effet, il était toujours possible de trouver un sosie mais que ce sosie sache tourner pour le cinéma, c’est souvent une autre affaire. Ici, Scorsese assume totalement la vague ressemblance entre les personnages réels et leurs interprètes. C’est avant tout leur action dans la vie de Hughes qui est le plous important.

Si Jean Harlow n’est reconnaissable qu’à sa coiffure de blonde platinée, ses postures ne font aucun doute : c’est bien elle qu’on retrouve aux bras de Hughes pour la première de Hell’s Angels.

Et c’est pareil pour Ava Gardner. Avant tout il faut savoir une chose : il n’y a eu il n’ya aura qu’une Av a Gardner ! Mais le charme et la classe de Kate Beckinsale nous font (presque) oublier ce postulat. Mais il en va tout autrement pour Katharine Hepburn. Cate Blanchett est la grande Katharine. En quelques répliques elle nous fait oublier qui elle est vraiment et fait revivre la rande actrice. Elle a la diction élaborée et particulière de son modèle et le port altier qu’on lui retrouve dans ses plus grands films. On retrouive ce mélange de distinction et de folie qu’avait Katharine. C’est un véritable enchantement. Et cet épisode toruve son point culminant quia nd Howard est invité dans sa famille : on se croirait chez les Sycamore de You can’t take it with you !

 

Et puis il y a Howard Hughes. Martin Scorsese ne pouvait que s’approprier un tel personnage. Car le Hughes du film n’est pas très différent des personnages scorsesiens habituels. EN effet, on assiste à une ascension irrésistible à laquelle succède une décadence atout aussi irrésistible, et une fois le film terminé, ce personnage n’est pas plus avancé qu’au début, même s’il entrevoit une possible amélioration.

Il faut dire que le personnage réel est absolument incroyable. On en arriverait presque à douter qu’un tel homme ait existé tant ce qu’on nous montre paraît invraisemblable. Hughes est un grand malade rongé et ravagé par un TOC (trouble obsessionnel du comportement), qui semblerait remonter à son enfance où sa mère (Amy Sloan) voulait le protéger contre les agressions physiques microbiennes. La séquence d’ouverture est d’ailleurs extrêmement pertinente et amène les comportements de Hughes par la suite. On y découvre un savon neuf, sec que cette femme utilise pour laver son fils (Jacob Davich), et l’image du savon dans sa boîte en fer reviendra à plusieurs reprises.


Ensuite, il y a le jeu de Leonardo di Caprio. C’est sa deuxième collaboration avec Martin Scorsese et il nous donne à voir toute l’étendue de son talent. Il y a chez di Caprio le même sens du jeu que pouvait avoir Robert de Niro dans des rôles similaires quelques années auparavant. On retrouve cet engagement intense dans un personnage qui en devient hors du commun, s’élevant pour mieux retomber. Là encore, il ne fait pas que jouer, il est Howard Hughes. Il y a un accent mis sur son TOC qui amène un dérèglement de la personnalité incroyable. Di Caprio est époustouflant de justesse à chaque fois qu’il « part en vrille », répétant inlassablement une même phrase jusqu’à ce qu’on l’évacue pour l’aider à retrouver ses esprits. De plus, l’utilisation d’une lumière blanche saturant progressivement l’écran de sa blancheur aveuglante rajoute dans la tension qu’éprouve Hughes.

Ce sont des flashes qui crépitent alors qu’il marche sur les ampoules usagées de ces mêmes flashes, ou encore des éclairages qui accompagnent des prises de vue qui ajoutent à cette confusion mentale un effet irréel.

Et surtout, cette saturation est accentuée par la teinte de la pellicule.

En effet, l’image qui nous est proposée rappelle le Technicolor avec ses couleurs criardes et surtout le rouge qui ressort fortement : le drapeau du green, la robe d’Ava…

On retrouve dans ces images la teinte des films de cette période, avec en plus l’ajout d’images d’actualités qui se fondent naturellement dans le film.

 

Magnifique.

 

 

* Bien entendu, il y en aura d’autres, Ava Gardner (Kate Beckinsale), pour ne citer qu’elle.

 

 

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