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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #King Vidor, #Muet, #Guerre

La grande Parade, c'est avant tout le défilé des soldats partant au front.

Mais c'est un autre défilé : celui des blessés qui en reviennent.

Mais avant, c'est une histoire de soldats. Une histoire d'amour, aussi. Nous sommes en 17, c'est l'enrôlement aux Etats-Unis pour aller combattre les (méchants) Allemands en Europe.

Et tout le monde y va : Slim, l'ouvrier du bâtiment ; Bull, qui tient un bar : Jim, fils de bonne famille (riche).

C'est ça, la démocratie : tous égaux (surtout devant la mort).

Alors Jim, Slim et Bull vont faire leurs classes et lier une amitié forte. Mais la grand Parade ne vient pas. Ils sont cantonnés près d'une ferme où Jim tombe amoureux de Mélisande. Et ça tombe bien, c'est réciproque, malgré les assauts de Slim et Bull.

Cette vie de garnison est assez insouciante mais quand l'appel de la guerre se fait, le film prend toute sa saveur.

Les adieux de Jim et Mélisande sont - bien entendu - déchirants, mais il y a plus que deux amants qui se quittent. Il y a toute la détresse d'une femme qui craint de ne plus voir son amant. Il y a la peur du soldat de ne pas revenir. Et puis il y a la chaussure. Pied droit. Cette scène est on ne peut plus prémonitoire. Elle contribue à l'absurdité de la guerre. Même si elle prend tout son sens quand Jim rentre chez lui après le conflit.

Quoi de plus absurde, de plus dérisoire que de laisser à celle qu'on aime une chaussure ?

Quoi ? Les premières scènes de guerre que vivent les trois amis. Les soldats avancent, baïonnette au canon, vers la première ligne allemande. Elle se rend. Ils avancent. Et là, alors qu'ils n'ont toujours pas tiré un seul coup de feu, les soldats tombent régulièrement.

Quoi d'autre ? Jim qui se retrouve dans un trou d'obus avec un soldat allemand qui vient de blesser mortellement et à qui il offre une cigarette.

La guerre les a rattrapés.Une mission simple va devenir un assaut frénétique. Slim doit faire taire un obusier. Ca tourne mal. Jim et Bull veulent le sauver, mais n'y parviennent pas. Jim est blessé.

A partir de là, l'assaut est donné et on assiste à un carnage dans les lignes allemandes par les soldats américains.

Jim reviendra chez lui avec une jambe en moins, la gauche. Sa fiancée ne l'aime plus, mais ça tombe bien, lui, il aime Mélisande.

Il s'agit du quatrième grand film sur la Grande Guerre réalisé par les Américains. Après le docu-fiction Cœurs du Monde (Hearts of the World, D. W. Griffith 1918) et Charlots Soldats (Shoulder Arms, 1918) où Chaplin s'amuse de la guerre, tous les deux des films de propagande ; après Les quatre Cavaliers de l'Apocalypse (Four Horsemen of the Apocalypse, R. Ingram, 1921) où la guerre concluait l'histoire, c'est au tour de Vidor de donner sa version du conflit.

Même s'il n'a pas fréquenté le Front, Vidor réussit à capter l'horreur et l'absurdité du conflit. On retrouvera la même façon de filmer le conflit dans Les Croix de bois de Raymond Bernard (1932), mais de l'autre côté de l'Atlantique, avec des acteurs qui auront eux-mêmes vécu la Guerre.

Vidor vient de commencer la liste des grands films de guerre. Pensez, en moins de dix ans : Les Ailes (Wings, 1926) ; La Patrouille de l'aube (The dawn Patrol, 1930), A l'Ouest rien de nouveau (All quiet on the Western Front,1930), L'Adieu aux armes (A Farewell to arms, 1932)...

Et je ne parle pas de Kubrick et Les Sentiers de la Gloire... Ah, tiens, si.

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